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Paradoxal a écrit :
Enfin un summiluxien d'accord avec moi quand je disais :"Placée comme elle l'est, elle devrait alors se diriger vers la gauche, nous tournant le dos."
![Clin d'oeil :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Pas d'accord du tout !
Si la dame a deux tiers d'image devant elle pour avancer, c'est qu'elle va quelque part, ou plutôt que ce quelque part nous intéresse. Mais sa destination n'est pas dans le cadre, donc la photo est coupée comme l'histoire qu'elle devrait raconter.
La dame sur le point de sortir du cadre, l'histoire est celle d'une rencontre — sa destination ne nous regarde pas. En lisant dans le sens du mouvement, je l'accompagne du regard et je prolonge la rencontre. En lisant dans le sens contraire du mouvement, ce qui est ici mon choix préféré, mon regard fabrique la "traîne" de la dame et se déplace dans le souvenir de la rencontre. C'est toujours le regard du spectateur qui crée le temps, pas la photo.
Le monsieur en blanc est statique. Si je lis de gauche à droite, c'est un homme en blanc qui pose, point. Si je lis de droite à gauche, catastrophe : je termine sur le touriste à gauche. Dans les deux cas, hélas, le monsieur n'a rien à me raconter.
Il ne faut pas exagérer le déterminisme du sens de lecture. L'écriture est une convention indépendante de la langue. Les anciens grecs écrivaient de droite à gauche une ligne sur deux (boustrophédon). Le sens d'écriture historique de l'Extrême Orient est de haut en bas et de droite à gauche, mais la Chine populaire privilégie maintenant l'écriture de gauche à droite. Les japonais écrivent et lisent indifféremment horizontalement ou verticalement, de gauche à droite ou droite à gauche : c'est le contexte qui décide — bonne école du regard. Le français Philippe D (Druillet, pas le nôtre) a dessiné des planches, voire des BD entières, qui se lisent simultanément de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas et de bas en haut. Une image n'est pas un texte, il n'y a aucune bonne raison de lire les deux de la même manière.