Bonsoir !
mkl a écrit :
(...) j'imagine que les tirages doivent être fabuleux.
En effet ! Je reviens du GMAC où j'ai admiré les images d'Alesc, dont nous connaissons déjà le travail. Il expose des nus en N&B, par exemple cette image :
Une nudité toute simple, naturelle : une vision personnelle dans laquelle on discerne la connivence artistique établie entre le photographe et ses modèles...
Dans le même stand, j’ai fait la connaissance de
David Milh, qui montre deux très différentes facettes de son talent, comme celui d’Alesc consacré à la grâce féminine…
- Des portraits traités en N&B très "dur" (les gris étant éliminés).
- De très belles images de chorégraphie inspirées par Edgar Degas : mouvement du corps et ondulation du vêtement de léger tissu ne sont pas vraiment figés, car David joue sur le "bougé" (celui de la danseuse comme celui de l’appareil, légèrement déplacé pendant l’ouverture de l’obturateur réglé sur une vitesse lente) : le résultat est splendide ! David refuse la netteté (qui ici n’aurait guère d’intérêt) et préfère traduire son impression, le bonheur d’un gracieux instant fugitif dont il aime ainsi se souvenir ; il se révèle en outre un coloriste de la monochromie (blondeur du parquet aux nuances acajou).
- Dans d’autres images pareillement fluides, David au contraire irradie une éclatante polychromie : scènes furtives (saisies par exemple au Louvre) tendant vers l’abstraction, à la manière de Paul Sérusier (le "Talisman", 1888)...
Voici de l’impressionnisme en photographie pourtant résolument moderne, nimbée de pictorialisme mais aussi subtilement influencée par les Nabis : images d’une beauté pure, rejoignant l’aquarelle et le pastel… Je ressens les photos de David Milh comme Maurice Denis concevait sa peinture : « l'équivalent passionné d'une sensation reçue ».
Jean D.