Juillet au Vietnam

Salut à tous, amis Summiluxiens
!
Je commence un fil fleuve (que peut-être je devrai couper, on verra) sur un voyage au Vietnam que nous avons fait avec ma femme en juillet. Période de mousson, soi-disant, mais nous n'avons quasiment pas vu la pluie. Tout fout le camp. Je voulais faire un 'road book' et ma femme est habituée à mes facéties. J'ai réussi à ne pas trop l'emm....r avec mes arrêts intempestifs, qui préfigurent ce que seront mes pauses pipi dans 40 ans (si je suis encore là). Il faut l'habituer dès maintenant.
Nous avons fait un voyage classique, une traversée rapide (20 jours) du Sud au Nord, avec trois 'clous' obligés : Saïgon et le delta du Mékong, Hué et la côte vers Hoï An, Hanoï et la baie d'Along. Je ne vais donc pas vous esbrouffer avec des spots originaux...
Justement, il s'agissait pour moi de faire comme je fais d'habitude : essayer de me retrouver enfant au sortir de l'avion et prendre en photo ce qui me parait insolite (bienheureux les yeux pas encore blasés, et qu'il est difficile de photographier Paris quand on est parisien). Je voulais jeter un oeil du côté cour des guides touristiques, et capter les petites scènes de rue que j'affectionne, si riches en jeux visuels offerts par le hasard, au croisement du chemin des gens que je n'ai parfois même pas vus dans le viseur (et que je découvre au tirage) ou avec lesquels j'ai parlé et lié une relation éphémère grâce au portrait que j'ai fait d'eux (et que je leur enverrai).
Deux fois, le matin, je me suis levé de bonne heure et je suis parti en chasse : pour assiter au débarquement du poisson à Hoï An, et pour voir l'arrivée des maraîchers sur le pont Long Bien à Hanoï. Quand je suis en voyage, j'essaye d'être à 100% disponible à ce que je vois... quitte à me lever le matin pour faire une photo rêvée la nuit. En l'occurrence, ce sont mes deux meilleurs souvenirs photographiques.
J'ai emporté, dans un petit sac Billingham, mon 28 Voigtlander monté sur le Leica IIIf (chargé en 400 asa) et mon 'cron 50 "jaune" monté sur le M2 (chargé en 100, 200 ou 400 asa selon les arrivages, et avec le viseur externe SBOOI, pour le confort). J'ai acheté sur place un accessoire indispensable : de petits ciseaux pliants de couture, pour allonger les amorces (faute de quoi impossible de charger ces appareils anciens). Et j'avais ma cellule Digisix (c'était mon premier voyage avec elle).
Ce voyage est tout frais. Je m'en rends compte parce que j'ai encore dans l'oeil (pénible persistance rétinienne) quelques photos échappées. Il faut être tellement rapide... c'est tellement difficile ! Je me souviens notamment d'une femme poudrée, avec les lèvres peintes sous son chapeau conique, émergeant de la végétation comme une figure de proue à la pointe du sanpan qui la conduisait au marché de Cai Be et qui nous a croisés au détour d'un canal dans la mangrove du Mékong. C'était tellement irréel...Mais chaque jour porte son poids de regrets, de "passantes" que l'on n'a pas su retenir...
Parfois, au bout de quelques heures, on se surprend à photogtraphier n'importe quoi, et surtout n'importe comment. Être capable de garder la distance avec ce qu'on fait est pourtant nécessaire. Les Vietnamiens sont dans l'ensemble bienveillants à l'égard des photographes mais leur pays devient très touristique et ils sont menacés par le syndrome du zoo (je me comprends). Il faut donc savoir tourner sept fois son levier d'armement dans sa main avant de shooter, surtout à Hanoï. Parfois, j'ai vu une scène comme celle de cette première photo, en réalisant que j'aurais pu être moi aussi le photographe photographié :
J'ai fait cette image pour m'en souvenir. Puis une autre sans l'intrus :
Et je veux croire que ma photo est meilleure parce que pour le même prix, je n'ai pas seulement l'image d'Epinal, mais aussi son joli cadre doré.
Cela dit, il faut aussi s'assumer en tant qu'Homo sapiens avec un appareil photo autour du cou (quant à la cellule, que je portais aussi très souvent autour du coup, les gamins croyaient que c'était un téléphone portable dernier cri...). Pour cela, rien de tel que de céder l'appareil photo à la dame qui vous sourit, histoire d'inverser les rôles :
Ceci est donc le voyage d'Homo sapiens touristiquensis...
La suite au prochain post !

Je commence un fil fleuve (que peut-être je devrai couper, on verra) sur un voyage au Vietnam que nous avons fait avec ma femme en juillet. Période de mousson, soi-disant, mais nous n'avons quasiment pas vu la pluie. Tout fout le camp. Je voulais faire un 'road book' et ma femme est habituée à mes facéties. J'ai réussi à ne pas trop l'emm....r avec mes arrêts intempestifs, qui préfigurent ce que seront mes pauses pipi dans 40 ans (si je suis encore là). Il faut l'habituer dès maintenant.
Nous avons fait un voyage classique, une traversée rapide (20 jours) du Sud au Nord, avec trois 'clous' obligés : Saïgon et le delta du Mékong, Hué et la côte vers Hoï An, Hanoï et la baie d'Along. Je ne vais donc pas vous esbrouffer avec des spots originaux...
Justement, il s'agissait pour moi de faire comme je fais d'habitude : essayer de me retrouver enfant au sortir de l'avion et prendre en photo ce qui me parait insolite (bienheureux les yeux pas encore blasés, et qu'il est difficile de photographier Paris quand on est parisien). Je voulais jeter un oeil du côté cour des guides touristiques, et capter les petites scènes de rue que j'affectionne, si riches en jeux visuels offerts par le hasard, au croisement du chemin des gens que je n'ai parfois même pas vus dans le viseur (et que je découvre au tirage) ou avec lesquels j'ai parlé et lié une relation éphémère grâce au portrait que j'ai fait d'eux (et que je leur enverrai).
Deux fois, le matin, je me suis levé de bonne heure et je suis parti en chasse : pour assiter au débarquement du poisson à Hoï An, et pour voir l'arrivée des maraîchers sur le pont Long Bien à Hanoï. Quand je suis en voyage, j'essaye d'être à 100% disponible à ce que je vois... quitte à me lever le matin pour faire une photo rêvée la nuit. En l'occurrence, ce sont mes deux meilleurs souvenirs photographiques.
J'ai emporté, dans un petit sac Billingham, mon 28 Voigtlander monté sur le Leica IIIf (chargé en 400 asa) et mon 'cron 50 "jaune" monté sur le M2 (chargé en 100, 200 ou 400 asa selon les arrivages, et avec le viseur externe SBOOI, pour le confort). J'ai acheté sur place un accessoire indispensable : de petits ciseaux pliants de couture, pour allonger les amorces (faute de quoi impossible de charger ces appareils anciens). Et j'avais ma cellule Digisix (c'était mon premier voyage avec elle).
Ce voyage est tout frais. Je m'en rends compte parce que j'ai encore dans l'oeil (pénible persistance rétinienne) quelques photos échappées. Il faut être tellement rapide... c'est tellement difficile ! Je me souviens notamment d'une femme poudrée, avec les lèvres peintes sous son chapeau conique, émergeant de la végétation comme une figure de proue à la pointe du sanpan qui la conduisait au marché de Cai Be et qui nous a croisés au détour d'un canal dans la mangrove du Mékong. C'était tellement irréel...Mais chaque jour porte son poids de regrets, de "passantes" que l'on n'a pas su retenir...
Parfois, au bout de quelques heures, on se surprend à photogtraphier n'importe quoi, et surtout n'importe comment. Être capable de garder la distance avec ce qu'on fait est pourtant nécessaire. Les Vietnamiens sont dans l'ensemble bienveillants à l'égard des photographes mais leur pays devient très touristique et ils sont menacés par le syndrome du zoo (je me comprends). Il faut donc savoir tourner sept fois son levier d'armement dans sa main avant de shooter, surtout à Hanoï. Parfois, j'ai vu une scène comme celle de cette première photo, en réalisant que j'aurais pu être moi aussi le photographe photographié :

J'ai fait cette image pour m'en souvenir. Puis une autre sans l'intrus :

Et je veux croire que ma photo est meilleure parce que pour le même prix, je n'ai pas seulement l'image d'Epinal, mais aussi son joli cadre doré.

Cela dit, il faut aussi s'assumer en tant qu'Homo sapiens avec un appareil photo autour du cou (quant à la cellule, que je portais aussi très souvent autour du coup, les gamins croyaient que c'était un téléphone portable dernier cri...). Pour cela, rien de tel que de céder l'appareil photo à la dame qui vous sourit, histoire d'inverser les rôles :

Ceci est donc le voyage d'Homo sapiens touristiquensis...
La suite au prochain post !
