Essayons d'être un peu plus sérieux.

De notre visite à Solms nous retiendrons certainement beaucoup de choses, mais un des moments forts a été la présentation au SAV du nouveau M dit « Type 240 ».
Lothar Lüring s’est évertué à nous montrer tous les aspects positifs de ce boîtier ; c’était son rôle. Il l’a fort bien rempli.
Mais, si j’ai pu apprécier toutes les améliorations et singulièrement le nouveau processeur Maestro, un capteur plus riche de quelques millions de pixels et un écran LCD légèrement plus grand, devenu enfin avec ses 920.000 pixels un outil de contrôle sérieux, j’ai été surpris par sa prise de poids, 95 grammes de plus, et une augmentation de son embonpoint de 5 mm en largeur. Cela se sent, se voit et surprend !

Cela se comprend aussi quand on découvre les fonctions supplémentaires de cet appareil en comparaison avec le M9 :
- Une fonction de vidéo camera via l’écran LCD avec un enregistrement possible du son.
- La possibilité de contrôler l’image que l’on veut prendre avec cet écran, et même d’affiner la mise au point avec une loupe grossissante.
- Autre nouveauté, la greffe éventuelle des anciens objectifs R par l’intermédiaire d’une bague adaptatrice. Un combat d’arrière garde ! Pauvre M qu’es-tu devenu ?
Je passe sur d’autres détails que découvriront d’éventuels acquéreurs, dont une batterie de capacité double qui n’est pas étrangère à la prise de poids de ce nouveau boîtier. Mais la vidéo via le LCD oblige !

Dès lors, nous sommes bien loin de la philosophie du M3 télémétrique de légende qui fait que les aficionados de cet outil ne s’y reconnaîtront pas avec ce nouveau boîtier customisé.
Le M serait-il donc devenu un objet issu d’une étude de marché ? Je le crois. Il faut faire avec son temps et capter un maximum d’acheteurs potentiels au risque d’en mécontenter plus d’un ! Leica le sait bien puisque parallèlement il offre à la vente le ME (un M9 sans prise USB et sans sélecteur de champ peu utilisés), moins cher et qui reste pour les leicaïstes que nous sommes un vrai M tout à fait dans la lignée de celle ayant débuté en 1954.
Enfin je ne serais pas du tout surpris que dans les deux ans, peut-être avant, apparaisse un ME.2 avec le processeur Maestro, le capteur et l’écran LCD du M. Ce serait alors un vrai M plus performant que son prédécesseur le M9.
C’est dire, en guise de conclusion, que pour le moment le M9 avec son capteur CCD continuera à me suffire d’autant plus que l’écran LCD , médiocre il faut le dire, ne me sert que pour utiliser la fonction « menu » et opérer les différents réglages et contrôles.
Ce n’est in fine qu’une opinion, mais « c’est mon avis et je le partage » !