Philippe D. a écrit :
NB. Je laisse carte blanche à Jean D. qui saura agrémenter cette courte description de termes autrement plus techniques et poétiques que ceux que j'emploie ici. ![Clin d'oeil ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
[Ici illustration (fournie par Philippe D.) disparue]Je préciserai poétiquement ceci, d’avant en arrière :
- La « lentille de forme rectangulaire » est une lentille divergente plan-concave (comme l’a souligné Michelangelo), dont le rôle est d’ "évaser" le champ.
Dans le cas du viseur SLOOZ/12007 (28 mm), deux lentilles analogues sont superposées, ce qui "évase" le champ davantage.
Les quatre bords de cette lentille étaient effectivement peints en noir mat. - Ce que Philippe nomme « lentille de forme ronde » est, en fait, un ensemble composé d’un miroir sphérique* dont l’argenture partielle ménage une fenêtre rectangulaire claire ("miroir percé") et d’une lame à faces parallèles portant un réticule argenté (qui est le dessin du cadre) ; cette lame constitue l’oculaire du viseur. La concavité du miroir sphérique est orientée vers l’arrière, et comme le réticule est placé à son foyer, son image est collimatée à l’infini et se forme sur la rétine, s’y superposant à l’image de la scène visée qui passe à travers la fenêtre rectangulaire claire du miroir. C’est le principe du "viseur à miroir", génialement simple.
Mais suis-je clair ? Il faudrait dessiner un schéma…
* Le miroir sphérique est situé à la jonction entre la "pyramide" et le "cylindre" noirs (je suis étonné, Philippe, que ces deux pièces soient demeurées assemblées, constituant ce que tu nommes « corps métallique »).
Jean a écrit :
(…) Par contre le choix d'un bouton d'armement de IIIa semble un choix délibéré de Leitz pour personnaliser peut-être un peu plus cette transformation gardant ainsi une esthétique se rapprochant des derniers Leica construits entièrement à la main jusqu'au IIIb (…)
Certes, mais n’est-ce pas le bouton d'armement du Leica II originel qui demeure en place, car cette partie n’a tout simplement pas été modifiée ?
Michelangelo a écrit :
(…) J'ajouterai que quelque chose d'autre me rend un peu perplexe : pourquoi, alors que le Leica II ne dispose pas de correcteur dioptrique, peut-on en voir un de type Leica III/a/(F)/b (par levier excentrique à l'axe de visée de la fenêtre du télémètre) sur ce Leica hybride si le but était de le transformer en IIIf ?
(tu veux probablement dire "levier concentrique à l'axe de visée") Le correcteur dioptrique ajouté est de type III et non IIIf car adopter ce dernier type aurait entraîné une modification plus importante du capot.
Ensuite, il a écrit :
(…) Par ailleurs, la peinture des lettrages en creux est flambant neuve, et très blanche, alors que celle des Leica II est gris foncé : le capot est-il donc d'origine Leica II, ou Leica III ? Je penche pour un capot neuf de réserve doté lors de la transformation du numéro de série du Leica II d'origine ; (…)
« Celle des Leica II est gris foncé » : sujet assez mystérieux, on évoque du métal (plomb, étain ou plus probablement bismuth) colmatant les gravures et non de la peinture…
Quoi qu’il en soit, il s’agit en effet d’un capot supérieur fabriqué
ad hoc, destiné à la transformation, comportant une gravure différente tenant compte de la situation de la firme Ernst Leitz en 1950 ("GMBH", brevet "DBP" et non "D.R.P.") et mentionnant les nombres de 0 à 20 (réglage du "point d’allumage" de la synchro-flash) ; il ne restait qu’à graver le numéro originel du boîtier destiné à être transformé.
Perplexe, il a écrit :
(…) qu'est devenu le capot d'origine ? Et dès lors, qu'en est-il du reste des autres composants du boîtier, (…)
Le capot d'origine a certainement été mis au rebut, quant aux « autres composants du boîtier » (mais y en a-t-il vraiment eu d'inutilisés ?) ils ont dû rejoindre la réserve des pièces détachées…
Enfin, il a écrit :
(…) et comment pouvons-nous en être certains ? Est-ce bien un Leica II de 1932 transformé, ou un Leica IIIf fabriqué après 1954 à partir de pièces diverses, et gravé d'un numéro de série connu pour être "orphelin" prélevé sur la "carte d'identité" d'un appareil détruit ou défectueux (recalé au contrôle qualité, par exemple) et jamais mis en service en 1932 ? (…)
« Comment pouvons-nous en être certains ? » : cette transformation est connue, elle était proposée dans le catalogue et, comme l’a écrit mon homonyme bordelais, des exemples identiques existent dans la littérature. En contrepartie, l’hypothèse de la "falsification d’usine" à partir de pièces d’origine semble compliquée et "à la petite semaine" : si elle ne peut formellement être exclue, elle ne paraît guère plausible…
Jean D.