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Leica R ektachrome (je ne sais plus, c'était en 1992)
Je poste cette image ici mais elle annonce tout un reportage sur une plate-forme pétrolière en mer du Nord à la rubrique reportage. Les difficultés sont les mêmes que dans le Golfe du Mexique !

ca promet

Je me trompe peut être mais le topic dans reportage n'est pas encore ouvert ? si ?

Je me suis rendu sur une plate-forme pétrolière en reconstruction après une explosion en 1992. Départ en hélicoptère d'Aberdeen. Une heure 30 de voyage en plein mois de février entre les nuages de neige. Deux jours sur la barge McDermott, mis en place pour reconstruire la plate-forme Piper qui avait explosé. La nouvelle structure était dotée de tous les éléments de sécurité, le nec plus ultra de l'époque.

En revoyant ces images prises avec des films Ektachrome 200 et 1600, j'ai pu constater les immenses progrès apportés par le numérique sur ce genre de travail. Je me trouvais à la limite de l'exploitation des supports car d'une part, il y avait très peu de lumière à cette période de l'année, d'autre part, tout était fait dans l'urgence. Pas question de s'arrêter, pas de pied, impossible de changer d'objectif dehors (embruns, très fort vent, mains engourdies par le froid). Les scans sont loin d'être parfaits car l'Ekta 1600 a subi en outre les rigueurs des premiers scanners d'aéroports et le rendu des couleurs en a été affecté.


Départ de l'héliport d'Aberdeen tôt le matin, en combinaison de survie, après un long briefing de sécurité très peu rassurant!


Ceux qui vont sur les plate-formes entrent dans la navette. 300km à faire.


Vue de la plate-forme Port-Royal, une sorte d'hôtel flottant pour ceux qui travaillent off-shore et qui ne peuvent pas loger sur les plate-formes.


Au large, la plate-forme Claymore (peut-être n'existe-t-elle plus?)


Arrivée sur la barge Mc Dermott, énorme structure flottante, munie de grues gigantesques pour le montage de la nouvelle plate-forme Piper B.


On sort en courant car le souffle des pales et le vent sont pénibles à supporter. Ensuite, on entre dans une sorte de cabine de débriefing où une autre vidéo de sécurité nous est projetée. Comment sortir d'une plate-forme en feu. Un vrai cauchemar...


Sur la barge, un chantier impressionnant. L'assemblage de la plate-forme se fait par modules. On accède à Piper B par une passerelle téléscopique , non sans avoir montré son badge de sécurité.


Poste de commandement de la barge géante. Elle est calée par GPS et des propulseurs ajustent en permanence sa position. A l'époque, c'était une technologie très récente.


Vue du chantier. Une des seules images faites avec le 100mm.


Promenade sur le chantier. Équipé d'une tenue de chantier spéciale, on doit glisser une carte magnétique à des points précis et le parcours est surveillé en permanence. Si on n'insère pas la carte, cela signifie que l'on a peut-être perdu l'équilibre ou qu'un accident s'est produit et l'alerte est donnée immédiatement.


Un bateau de secours tourne en permanence autour de la plate-forme, pour récupérer les hommes en cas d'accident. On peut apercevoir la plate-forme d'appontage d'hélicoptère sur le pont.


Départ pour une séance photo. La porte bâbord a été enlevée pour que je puisse sortir de l'hélico.


Je m'apprête à sortir retenu par une sangle, les deux pieds sur le rebord de l'appareil.


Tout cela pour prendre une vue d'ensemble de la barge et de la plate-forme...


...et d'une autre barge qui apporte une partie préfabriquée de Piper B, qui sera plus tard montée par une grue et fixée sur la structure en construction.


Le dessus de la plate-forme en construction. Il neige et le vent m'a fait glisser juste après cette image.


Les embarcations de sauvetage de la future plate-forme sont inclinées à 45 ° prêtes à plonger directement dans la mer, après une chute d'une quinzaine de mètres...


Les canots de sauvetages sont entièrement hermétiques, comme des sortes de cigares...


On y accède par l'arrière. Une fois précipités à l'intérieur, on s'assoit et l'on doit sangler sa tête pour éviter le coup du lapin au contact de l'eau après la chute. C'est impressionnant et effrayant.
Voilà. Toutes les photos ne sont pas esthétiquement passionnantes, mais c'est un reportage et il fallait aussi montrer l'environnement et les installations. Je suis navré des couleurs de l'Ekta, qui montre son âge. Les progrès sont incroyables. Avec un M9, toutes ces images auraient été plus percutantes, car plus nettes, moins de grain (de bruit) avec un rendu des couleurs plus régulier et plus beau.

moi ca m'a passionné

merci pour se reportage , c'est vraiment bien

et t'en fais pas pour le coté granuleux, moi ca me plait beaucoup

Oui très bon reportage et belles couleurs je trouve! Dommage qu'ils n'en fassent plus de l'ekta 1600

Belles couleurs !!! Beau sujet, pas rétro...
Claymore ? N'y a-t-il pas des mines qui portent ce nom ???

Merci! Retrouver ces images m'a replongé dans cet atmosphère irréel. A bord de ces plate-forme, tout est étrange. On a l'impression d'être dans une station spatiale, car sortir à l'air libre est très compliqué! Les protocoles de sécurité sont extrêmement stricts.
L'hélicoptère était à disposition pour les prises de vue, mais pour le faire décoller, il fallait convoquer une quinzaine de personnes (pompiers, mécaniciens, responsables météo, pilote, etc...) qui, en majorité, dormaient! Car la vie off-shore n'est pas rythmée comme la vie à terre. Donc, délais d'environ 20 minutes, et, comme le temps était très rapidement changeant, c'était un peu comme une loterie car si 20 minutes plus tard, le coup de jour que j'avais repéré pour photographier avait disparu, tout le monde retournait se coucher!

@Robert: si il existe des mines Claymore! Celle-ci aurait fait d'énormes dégâts si elle avait sauté! On sait aujourd'hui quelles peuvent être les conséquences.

La disparition du pélican brun...

..et quelques remous politico-médiatiques!

Encore quelques images de la Mer du Nord.

On aperçoit la passerelle téléscopique qui relie la barge à la future plate-forme.


Encore une vue de cet hôtel flottant isolé à 300 km au large des côtes écossaises et à peu près aussi loin de la Norvège.


Le H qui rassure, car les accidents d'hélicos sont assez fréquents.


Accueil!


La neige est traître sur ces structures métalliques. Même avec des chaussures adéquates, on peut facilement se casser la figure.


Et à 30 mètres au-dessus de la mer, ce n'est pas trop recommandé.


Un élément qui pèse des tonnes et dont la fiabilité est essentielle...


L'hélicoptère Dauphin m'attend. Et je serai seul à bord avec le pilote pour le retour vers Aberdeen. Ancien de la Royal Navy, il excelle à se faufiler entre les nuages de neige.


Et voici les côtes enneigée de l'Est de l'Écosse. Dans quelques minutes, je serai de nouveau sur la terre ferme. Pendant plusieurs jours, j'aurai l'impression d'être allé dans une navette spatiale.

La "15/17 Piper B" est vertigineuse.
D'autres très bonnes, comme le vrai rdu, le rendu me plait, c'est daté mais ce n'est pas génant du tout.
Drôle de job...

l'ambiance maritime rend bien

Merci! Je n'ai malheureusement plus d'images qui ne soient pas des doublons. Le problème des diapos pour du reportage! On doit donner au client, en l'occurence c'était Elf, pas encore Total, les photos du reportage commandé et je n'ai pas de doubles de ces images.
Dans ce type de travail, tout se passe très vite et pas question d'interrompre les opérations pour quelques photos. Je regrette de n'avoir pu prendre des vues de l'intérieur. Pris en charge par beaucoup de monde, je ne pouvais pas. Je peux simplement ajouter que dans ces endroits, il y a très peu de fenêtres, chacune de celle-ci représentant un risque. Les hommes vivent donc dans des sortes d'Algeco sans fenêtres, bien que le confort soit assuré. Sur cette plate-forme, ils venaient de livrer tout un bloc opératoire complet, avec tous les outils de chirurgie emballés sous-vide et scotchés dans les tiroir. Sans compter une table de ping-pong, dont les raquettes étaient aussi scotchées sur la table! Impossible de faire des photos, visite au pas de course avant briefing, donc pas question de retarder qui que ce soit. J'avais des images précises à faire et celles qui sont là sont en quelque sorte des photos supplémentaires, faites à la volée. J'aurais bien voulu rester quelques jours de plus pour effectuer une série des choses qui m'avaient frappées, mais...

C'est à peu près ce que j'ai ressenti en regardant ton reportage.
Merci d'avoir rafraîchi tes archives. J'aimerais que d'autres en fassent de même parce que cette section est vraiment géniale.
Il y a quelques répétitions, mais globalement c'est très bon, le grain comme les couleurs un peu passées font "d'époque" : ce n'est pas gênant je trouve. Les textes sont concrets et nous expliquent les choses comme il faut.
Un grand merci, un grand bravo.