L'"équation" du Sonnar ?
Posté: mardi 28 août 2012 - 23:10
Bonjour à tous.
Passablement excédé voila quelques semaines par ce que j'ai ressenti comme des polémiques larvées sur l'utilisabilité du Sonnar 50mm à pleine ouverture, j'ai souhaité savoir ce qui relevait de l'idolâtrie, de l'obsession de scruteur de mires, ou de la réalité pratique...
En d'autres termes, existe-t'il un moyen pratique d'anticiper les effets du front focus et donc d'apporter à la prise de vue la correction souhaitable pour obtenir un plan de netteté à l'endroit souhaité ?
Etape 1 : comment se situe ce fameux shift focus à pleine ouverture, et comment évolue-t'il avec la distance de mise au point ?
Pour se faire, une latte de bois, une boite de pointes et un bon marteau... Un clou tous les centimètres et voila une mire acceptable une fois disposée à 45° de l'axe optique... Il n'y a plus qu'à réaliser une série de clichés à distance variable et à compter sur chacun le nombre de clous séparant le clou le plus net de celui sur lequel la mise au point a été réalisée.
On en profite au passage pour confirmer le calage parfait à f/2.8 à toutes les distances.
Etape 2 : Pour chaque valeur de la distance de mise au point, la position du clou le plus net est déterminée. En tenant compte du positionnement de la règle à 45 degrés, et de l'espacement des clous, un petit coup de Pythagore permet maintenant de tracer la courbe du décalage du plan de netteté en fonction de la distance de mise au point.
Etape 3 : Une fois la courbe tracée, on prend conscience de trois aspects :
- le shift focus est toujours un front focus, à savoir que le plan de netteté à pleine ouverture est toujours situé en avant (plus près du photographe) du plan de mise au point.
- au delà de 5 mètres, la règle cloutée ne permet plus une appréciation non ambigüe du clou le plus net, même en augmentant le grossissement.
- le décalage augmente avec la distance de mise au point et ce décalage est sensiblement linéaire, i.e. à peu de chose près proportionnel à l'éloignement du sujet.
Etape 4 : Puisque la courbe du front focus en fonction de la distance est sensiblement une droite, quelle est donc son équation ? N'importe quel tableur digne de se nom nous permets une régression linéaire acceptable.
Etape 5 : Tout ceci présente t'il un intérêt pratique ?
En se débarrassant de toutes les décimales incompatibles avec notre capacité à évaluer précisément la distance (à commencer par la résolution de l'échelle des distances de l'objectif), l'équation fournie par la régression linéaire du tableur se ramène directement à la règle pratique suivante :
Erreur de mise au point en cm = distance de mise au point en cm / 10 - 6 cm
ou, sous une forme encore plus utilisable :
Erreur de mise au point en cm = distance de mise au point en mètres x 10 - 6 cm
Dans la pratique, et avec mon exemplaire, cette règle simplifiée s'avère tout à fait utilisable et fiable, que son usage se traduise par une mise au point 4 cm en arrière à 1m ou un demi pas en avant à 5m...
Mais est-ce vrai pour tous les Sonnar ?
A vous d'évaluer et de me le dire.
Bons essais à tous les téméraires qui n'ont plus envie de s'en tenir aux avis préconçus
Pierre
Passablement excédé voila quelques semaines par ce que j'ai ressenti comme des polémiques larvées sur l'utilisabilité du Sonnar 50mm à pleine ouverture, j'ai souhaité savoir ce qui relevait de l'idolâtrie, de l'obsession de scruteur de mires, ou de la réalité pratique...
En d'autres termes, existe-t'il un moyen pratique d'anticiper les effets du front focus et donc d'apporter à la prise de vue la correction souhaitable pour obtenir un plan de netteté à l'endroit souhaité ?
Etape 1 : comment se situe ce fameux shift focus à pleine ouverture, et comment évolue-t'il avec la distance de mise au point ?
Pour se faire, une latte de bois, une boite de pointes et un bon marteau... Un clou tous les centimètres et voila une mire acceptable une fois disposée à 45° de l'axe optique... Il n'y a plus qu'à réaliser une série de clichés à distance variable et à compter sur chacun le nombre de clous séparant le clou le plus net de celui sur lequel la mise au point a été réalisée.
On en profite au passage pour confirmer le calage parfait à f/2.8 à toutes les distances.
Etape 2 : Pour chaque valeur de la distance de mise au point, la position du clou le plus net est déterminée. En tenant compte du positionnement de la règle à 45 degrés, et de l'espacement des clous, un petit coup de Pythagore permet maintenant de tracer la courbe du décalage du plan de netteté en fonction de la distance de mise au point.
Etape 3 : Une fois la courbe tracée, on prend conscience de trois aspects :
- le shift focus est toujours un front focus, à savoir que le plan de netteté à pleine ouverture est toujours situé en avant (plus près du photographe) du plan de mise au point.
- au delà de 5 mètres, la règle cloutée ne permet plus une appréciation non ambigüe du clou le plus net, même en augmentant le grossissement.
- le décalage augmente avec la distance de mise au point et ce décalage est sensiblement linéaire, i.e. à peu de chose près proportionnel à l'éloignement du sujet.
Etape 4 : Puisque la courbe du front focus en fonction de la distance est sensiblement une droite, quelle est donc son équation ? N'importe quel tableur digne de se nom nous permets une régression linéaire acceptable.
Etape 5 : Tout ceci présente t'il un intérêt pratique ?
En se débarrassant de toutes les décimales incompatibles avec notre capacité à évaluer précisément la distance (à commencer par la résolution de l'échelle des distances de l'objectif), l'équation fournie par la régression linéaire du tableur se ramène directement à la règle pratique suivante :
Erreur de mise au point en cm = distance de mise au point en cm / 10 - 6 cm
ou, sous une forme encore plus utilisable :
Erreur de mise au point en cm = distance de mise au point en mètres x 10 - 6 cm
Dans la pratique, et avec mon exemplaire, cette règle simplifiée s'avère tout à fait utilisable et fiable, que son usage se traduise par une mise au point 4 cm en arrière à 1m ou un demi pas en avant à 5m...
Mais est-ce vrai pour tous les Sonnar ?
A vous d'évaluer et de me le dire.
Bons essais à tous les téméraires qui n'ont plus envie de s'en tenir aux avis préconçus
Pierre