
De toute éternité, la maternité a fait partie intégrante des jeux de mes filles.
J’ai ainsi l’insigne privilège de connaître depuis belle lurette le nombre et le genre de mon hypothétique descendance. Hypothétique car l’effondrement climatique risque fort de me priver de cette joie.
Jusqu’à cet été, j’ai longtemps pensé taire cette réalité à mes filles. Par lâcheté, par honte mais surtout par peur de tuer dans l’œuf de légitimes rêves d’enfants.
Comment en effet leur avouer que leurs premiers étés seront aussi les derniers qui les verront courir insouciantes sur le tapis encore fécond d’un monde déjà défunt.
Mais de quel droit leur cacher ?
L’éducation nationale a fini par trancher.
Un soir de septembre, mon aînée revint du collège chargée d’un message subtilement distillé par son professeur de SVT : « À cause de votre mode de vie, de celui de vos parents et de vos grands-parents, d’ici 50 ans, on bouffera tous les pissenlits par la racine ! ».
Au-dessus des assiettes creuses, après ce prophétique énoncé, les mines se décomposèrent les unes à la suite des autres et les questions ne tardèrent pas à se bousculer aux portillons congestionnés de soupe.
Je réfléchis depuis à ériger dans mon jardinet, une stèle en l’honneur de Saint Jean-Michel Blanquer et de ses bienveillants compagnons de cordée, fidèles chiens de garde du dogme de la croissance infinie, toujours prompts à s’investir dans la sauvegarde de l’espèce.
Matériel utilisé : M6, Elmar 35, Bague IRZOO, Kodak Gold 200 (exp.2009)
Pour les intéressés, la même série avec une mise en page "différente" dans ce pdf .
J’ai ainsi l’insigne privilège de connaître depuis belle lurette le nombre et le genre de mon hypothétique descendance. Hypothétique car l’effondrement climatique risque fort de me priver de cette joie.
Jusqu’à cet été, j’ai longtemps pensé taire cette réalité à mes filles. Par lâcheté, par honte mais surtout par peur de tuer dans l’œuf de légitimes rêves d’enfants.
Comment en effet leur avouer que leurs premiers étés seront aussi les derniers qui les verront courir insouciantes sur le tapis encore fécond d’un monde déjà défunt.
Mais de quel droit leur cacher ?
L’éducation nationale a fini par trancher.
Un soir de septembre, mon aînée revint du collège chargée d’un message subtilement distillé par son professeur de SVT : « À cause de votre mode de vie, de celui de vos parents et de vos grands-parents, d’ici 50 ans, on bouffera tous les pissenlits par la racine ! ».
Au-dessus des assiettes creuses, après ce prophétique énoncé, les mines se décomposèrent les unes à la suite des autres et les questions ne tardèrent pas à se bousculer aux portillons congestionnés de soupe.
Je réfléchis depuis à ériger dans mon jardinet, une stèle en l’honneur de Saint Jean-Michel Blanquer et de ses bienveillants compagnons de cordée, fidèles chiens de garde du dogme de la croissance infinie, toujours prompts à s’investir dans la sauvegarde de l’espèce.
Matériel utilisé : M6, Elmar 35, Bague IRZOO, Kodak Gold 200 (exp.2009)
Pour les intéressés, la même série avec une mise en page "différente" dans ce pdf .