Mon M4

richard75
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Bonjour

Je vous présente mon M4




J'ai eu successivement (depuis les années 70) un M4P, des M6 (dans ma parenthèse numérique : un M8, puis M9) un M3, un M2, un M4, un MP (type actuel), certains de ces boitiers (pour les plus anciens) en même temps.
Aujourd'hui je n'ai plus qu'un très beau M4 (black paint) qui est pour moi, avec le recul de mes expériences et ma connaissance de l'histoire de ces boitiers "LE M"..

Avant ma rencontre avec Leica j'avais démarré avec Canon (FTB) puis Nikon (F2.. j'ai eu plus récemment un DS2, le type même de l'usine à gaz mais peut tout faire....) j'ai aussi aujourd'hui un Canon EOS Mark II (pour certaines photos et la video). Mais je n'ai jamais eu avec mes Canon et Nikon la même relation charnelle qu'avec mon M4.

L'objectif est un 35 summicron type IV (made in Germany)
bedojo
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corse
C'est très beau...
fredselnet
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Richard a surement raison. Son boitier est vraiment superbe et le M4 est souvent cité comme le meilleur M argentique (visée claire et derniers conforts appréciables...). Mise a part la cellule integree, je ne vois pas ce qui lui manque. un seul hic : le prix d'un M4 black paint en très bon état. il faut sans doute vendre tous les boitiers cités dans son post pour en degoter un très beau. AMHA un MP black paint actuel fait l'affaire,...a condition bien sûr de ne pas servir de sa cellule :wink:
Coignet
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75001
Si le but est d'avoir en mains le plus beau M, le MP n'est qu'un ersatz !
Le M4 est le mieux fini, le dernier d'une époque.

Si le but est de faire des photos, le MP est fonctionnel. Je lui préfère pourtant un bon vieux M6.
fredselnet
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ça alors, pourquoi le MP serait-il moins bien fini qu'un M4? Est ce l'électronique embarquée qui le rend moins bien fini? Est-ce parce qu'il est moins récent? Dans ce dernier cas, un M3 ne serait-il pas le mieux fini de toute la lignée? Je ne tiens pas particulièrement à défendre l'ersatz, mais quand même...
FRISCO
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CARRÉMENT À L'OUEST
Pourquoi remètre en cause l'information qui t'es donné.

D'expérience tout les utilisateurs qui ont eu ces boitiers témoignerons qu'il n'y a pas de comparaison possible.

Les réparateurs de M le dise eux même. Çà n'enlève à rien au qualités des autres mais c'est un fait le M4 est mieux conçu que les autres.
Une conception parfaite (dans le sens mécanique usinage)
LE PLANAR C'EST LE PANARD
Coignet
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75001
Le M4 était l'aboutissement logique de la série qui avait précédé, avec le M3 et le M2, série liée exactement aux besoins professionnels de l'époque : un outil simple comportant un viseur et un dispositif de mise au point, une baïonnette, un chargement de film, un levier d'avancement et un déclencheur, dans un boîtier compact, sans fioritures, robuste.
À chaque nouvelle génération, le processus de fabrication est amélioré ; les modèles précédents ont connu des évolutions, expression des tâtonnements pour perfectionner l'outil, et pour améliorer la production.
Le M4 en est le couronnement.
Ses emboutis sont absolument parfaits ; ses commandes son robustes ; son mode de production est en adéquation totale avec le savoir technique de l'époque. C'est le modèle dont les éléments mécaniques sont le mieux ajustés, le mieux standardisés.

On peut faire le parallèle avec la gamme F de Nikon, contemporaine. Le F (1959-1974) évolue régulièrement, des pièces sont modifiées et améliorées, comme le M3.
Le F2 est l'aboutissement et, dans sa version tout mécanique, il est l'équivalent reflex du M4 : sans critique, sans reproche, toujours opérationnel, à la conception totalement logique.

Après le M4 (et le F2), les modes de production et leurs coûts, ainsi que les besoins professionnels ont évolué.

Nikon abandonne le tout mécanique pour le F3 et son électronique embarquée ; Leitz tâtonne, et propose le M5 avec cellule interne (aussi bien construit que le M4), puis le M4-2 (recherche de réduction des coûts de production) et son évolution le M4-P, puis enfin le M6.

Ce dernier est une adaptation du M4 aux nécessités du moment :
il faut proposer une cellule embarquée, il faut construire autrement. Le M6 abandonne l'embouti parfait des capots en laiton pour le zinc moulé : la finition ne sera plus jamais aussi belle.
Mais c'est encore un outil adapté aux besoins des photographes de son temps, et il reste au catalogue plus de 20 ans.

Pour réduire les coûts, Leica a sous-traité la fabrication de capots en zinc moulés sous pression. Pour le capot du M, ainsi qu'on le voit sur le M6, il y a une perte de qualité des détails, en particulier autour des fenêtres du viseur-télémètre, ainsi que pour les arrêtes vives qui, de joliment adoucies sur les modèles antérieurs, deviennent un peu molles et moins définies.
Je ne sais pas quels essais divers ont été faits pour les traitements de surface, mais il est des périodes où les finitions sont beaucoup moins belles (chromage argent clinquant des M4-P), ou moins fiables (bulles sous le chromage des premiers M6).
Dans les derniers modèles (M6-TTL), la réalisation est devenue enfin très satisfaisante, sans égaler les anciens M4.

Aujourd'hui, l'époque n'est plus à la perfection mécanique assemblée en grande série, mais à la perfection électronique et aux processeurs embarqués.
Les Canon et Nikon pro sont au photographe d'aujourd'hui ce que les M4 et F2 étaient à leur époque : les outils de production de la photo de presse.

Le Leica M mécanique n'est qu'un souvenir, destiné aux nostalgiques qui souhaitent un boîtier neuf.
Leica n'a plus la capacité de construire l'équivalent d'un M4 : les coûts de production seraient trop élevés pour un nombre de modèles construits chaque année qui est dérisoire par rapport à ce que demande une bonne chaîne de production.
Le MP est un M6 avec des arrangements cosmétiques, qui ne constituent pas tous des progrès, comme par exemple la disparition de l'anodisation noire indestructible apparue à l'époque des M4 et Leicaflex.
fredselnet
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Merci Coignet pour ces explications fournies et, somme toute, assez convaincantes.

Je suis d'accord pour dire que certains successeur du M4, du M4-2 au M6TTL, étaient moins bien finis pour pouvoir répondre à une demande plus grande des consommateurs, tout en maintenant des coûts "abordables". Cependant, comme tu l'indiques, les derniers M6 TTL produits étaient admirablement bien finis et le MP a même ré-importé le viseur du M4 pour éliminer le flare des successeurs. Même s'il y a eu des concessions faites pour contenir les coûts, les ingénieurs de Leica ont quand même fait des améliorations sur le modèle depuis 1975! Aussi, pour moi, le MP est le boitier mécanique/argentique le plus abouti chez Leica.

Je ne conteste pas le côté mythique et abouti des M4 (j'en ai eu un moi-même, que j'ai revendu à cause d'un télémètre mal réglé et d'une marque disgracieuse de leicameter sur le capot) mais je considère simplement que sa réputation (cf. le post de Frisco :wink: ) semble quelque peu surévaluée en considération du MP.

Après, c'est une affaire de goût...

Bonne journée.
PASQUIER
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BOURGES
La belle mécanique est chère parce qu'elle nécessite beaucoup de main d'oeuvre en usinage et intégration.
Mais c'est vrai que la belle mécanique conduit souvent à un bon outil.
Dire qu'un M4 par exemple serait hors de prix de production pour Leica est à relativiser parce qu'en fabriquant un bon produit, on limite les obsolescences par une conception modulable en réparation, et on réduit singulièrement le SAV.
L'électronique, contrairement à certains dires, répond au même critère : sauf que, contrairement à la mécanique, on sait que sa durée de vie est limitée à 15 ou 20 ans, contrairement à la mécanique si on ne la casse pas ou qu'on ne la laise pas s'oxyder.
Un bon outil doit être un beau produit.
Coignet
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PASQUIER a écrit :
Dire qu'un M4 par exemple serait hors de prix de production pour Leica est à relativiser parce qu'en fabriquant un bon produit, on limite les obsolescences par une conception modulable en réparation, et on réduit singulièrement le SAV.

Hors de prix à cause du très petit nombre d'exemplaires aujourd'hui construits.
Dans les "grandes années", Leitz produisait 7000 à 8000 Leica M par an. C'était l'activité principale de l'usine, avec un chiffre de production parfaitement cohérent avec ce type de série.
Aujourd'hui, il doit s'agir de quelques dizaines. Cela n'occupe plus qu'une poignée de spécialistes, quelques semaines par an.

PASQUIER a écrit :
L'électronique, contrairement à certains dires, répond au même critère

Bien sûr, et c'est pourquoi je considère que dans notre société non plus mécanique mais électronique et logicielle, les Nikon et Canon pro électroniques d'aujourd'hui sont les relais des anciens Leica M et Nikon F-F2 mécaniques : remarquablement conçus et construits, ils répondent aux demandes professionnelles.
Leica n'appartient plus à ce monde.
richard75
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PASQUIER a écrit :
La belle mécanique est chère parce qu'elle nécessite beaucoup de main d'oeuvre en usinage et intégration.
Mais c'est vrai que la belle mécanique conduit souvent à un bon outil.
Dire qu'un M4 par exemple serait hors de prix de production pour Leica est à relativiser parce qu'en fabriquant un bon produit, on limite les obsolescences par une conception modulable en réparation, et on réduit singulièrement le SAV.
L'électronique, contrairement à certains dires, répond au même critère : sauf que, contrairement à la mécanique, on sait que sa durée de vie est limitée à 15 ou 20 ans, contrairement à la mécanique si on ne la casse pas ou qu'on ne la laise pas s'oxyder.
Un bon outil doit être un beau produit.


C 'est vrai.

Autrefois les compagnons fabriquaient leurs outils personnels et attachaient de l'importance à leur esthetique. Certains de ces outils (compas, par exemple) étaient tès beaux (c'est un autre de mes sujets d'intérêt..). D'ailleurs on a cru longtemps que la fabrication d'outils était le propre de l'homme, avant de découvrir que certains animaux utilisent des outils naturels et certains les fabriquent même. Mais je ne crois pas que ces animaux les décorent...

On va nous dire qu'on est loin de nos sujets de forum mais je voulais souligner que l'intérêt d'un "outil" photographique ne se limite pas, pour moi tout au moins, à permettre de faire des photos et que la mécanique qui l'anime donne une âme à l'acte photographique (un peu comme une montre mécanique a quelque chose de plus vivant et plus émouvant qu'une montre composée de quelques circuits électroniques. Si on me proposait de me livrer chaque matin un appareil photo parfait à jeter le soir je préfèrerais utiliser une mécanique qui ne réfléchit pas à ma place, dont je dois prendre soin et que je dois réviser de temps en temps. Je m'intéresse autant à l'intérieur d'un Leica qu'un mécanicien à un beau moteur (alors que le mécanicien pourrait n'ouvrir le capot qu'en cas de panne).

:rollrouge:
richard75
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En fait, quand on regarde un peu avec quels boitiers ont été faites les photos mythiques des années 70, on voit plus de M3 ou M2 que de M4, le M4 ayant souffert de s'être trouvé à la date de la bascule de Leitz vers le reflex (avec les Leicaflex 64-76, et les R 3,4,5,6,7 et 8 de 76 à la fin des années 90).

On sait que la production du M4 (67-75) s'étant arrêtée, c'est devant l'insistance des milieux photographiques que Leitz en a repris la production (sous la forme du M4-2, moins coté aujourd'hui, qui sera fabriqué de 77 à 80), mais la production du M4 n'a pas atteint, à l'époque, le volume de celle du M3 par exemple, loin de là (60.000 M4 pour 8.000 M2 et 230.000 M3) . Ce n'est que longtemps après, me semble-t-il, qu'on a commençeé à encenser le M4 considéré comme le M le plus abouti et le mieux construit avant la bascule du M6 (caractérisé principalement par l'apparition de la cellule et l'abandon de la construction en laiton pour celle en zinc), le M4-2 étant une reprise du M4 un peu simplifiée (mais avec la possibilité de motorisation apparue sur les derniers M4) et le M4P (qui a été fabriqué de 80 à 84 est le 1er M que j'ai eu) n'a été qu'une transition (avec une fabrication au Canada, comme le M4-2).

Rappelons, au passage, que c'est en 88 ou 89 (alors que le M6 existait depuis quelques années), que Leizt est devenu Leica (condensé de "Leitz camera")

Précisions sans autre prétention que de pouvoir intéresser de nouveaux venus dans ce monde...

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