Ce genre de mésaventures dénotent, à mon sens, le problème de compatibilité entre numérique et "qualité" en terme de business modèle et d'optimisation du rapport qualité/prix/durabilité et production, je m'explique.
Quel est l'intérêt de concevoir un boitier massif, avec la moindre pièce en acier usiné, etc., puisque l'écran finira par mourir de toutes façons assez rapidement, l'électronique par bugger, les problèmes de compatibilité à survenir, les changements de format à apparaître, le capteur à vieillir (les pellicules évoluaient elles) etc. En sus, je ne vois pas l'intérêt d'un boitier en laiton d'une pièce quand un gros écran et des boutons fragiles sont derrières. On va pas me faire croire que l'on peut aller en pleine jungle avec un M9 (je parle même pas des problèmes de batterie).
Je pense que Leica se trompe complètement. Ils devraient proposer des boitiers + cheap
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Modération : "moins chers" ]. Le bon business modèle serait de continuer à proposer des objectifs au top, mécaniquement, optiquement et cosmétiquement, car c'est une pièce qui prend très peu d'obsolescence, et proposer des boitiers + évolutifs (en gros garder un couplage objectif télémètre très précis et faire des économies sur le reste).
Je suis sur qu'il y aurait une énorme clientèle pour des M9 à 2000 euros. Pour preuve, pour 1000 euros, le Fuji X100, seul capteur compact à proposer un viseur de qualité et une bonne optique fixe, se vend par dizaines de milliers d'exemplaires, sans télémètre ni interchangeabilité des objectifs!
Et ne me chantez pas que Leica n'a pas les capacités commerciales et marketing de Fuji, et que ce succès ne serait dû qu'à des capacités d'échelle. Leica a la vitrine la mieux exposée dans les Fnacs où je suis rendu récemment.
Je pense que cette boite est devenue un fournisseur de richissimes wannabe photoreporters aux prétentions de petits bourgeois, car le coup du "un M9 pour la vie", sur le site de Leica ... je rigole bien.
Si Leica veut rester dans l'optique d'une fabrication du boitier 100% haut de gamme, le mieux serait de proposer un boitier au capteur interchangeable, et sans écran, le traitement se faisant ex post en Raw. Cela résoudrait en sus les problèmes d'autonomie, et pour le coup la solidité serait au top.
Vous me direz, échec du DMR, mais les boitiers n'étaient pas conçus pour. Sinon, la survie en tant que produit efficient, et pas en tant que produit de luxe et de caprice, passe par des boitiers moins cher et donc remplaçables tous les cinq ans (car la, on verra les prix en occasion du M9 dans 5 ans ... bonjour l'investissement).
En bref, si j'étais CEO de Leica, j'orienterais la boite vers deux produits (en oubliant aussi le S) : deux types de boitiers à monture M, l'un version P, sans écran, avec qualité au top, tropicalisé, avec possibilité d'évolution du capteur (remplacement à Solms). Un autre boitier, plus cheap, avec écran, pour séduire un plus grand publique et aussi les photographes qui souhaitent un télémétrique numérique pour monter des objo M, sans tabler sur un budget de 3000 euros tous les cinq ans pour rester à jour (car la on en est à 5000 euros pour un boitier peut être revendable 2000 euros au mieux dans 5 ans quand il sera dépassé, surtout pour un usage pro).