L'important est que l'on comprenne de quoi la personne veut parler, même si personnellement on emploie d'autres mots.
JohnK a écrit :
Perso, j'emploie "chocolatine". L'autre expression est factuellement fausse (pas de pâte à pain), ..., un régionalisme a toujours un côté sympathique
On peut parler de charmants régionalismes dans les deux cas. En Suisse francophone, si je ne m'abuse, on utilise plutôt "chocolatine", tandis qu'en Suisse alémanique, on utilise "pain au chocolat" pour cette viennoiserie française. Le terme est usité partout dans le monde non francophone, sur les menus à New York, Londres ou Dubai, on peut demander un "croissant" et un "
pain au chocolat" mais pas une "chocolatine". Mais ce n'est pas une expression "factuellement fausse", le terme "pain" ne désignant pas un seul type de pâte mais surtout l'usage de farine (pain azyme, pain bis, pain au raisin, pain d'épice, pain suisse, etc). Le terme "pain" sert aussi pour ce qui est mise en masse: pain de sucre, pain de savon, etc.
Intéressante introduction pour parler du chrome, qui est à l'industrie moderne ce que la levure est au pain: un ingrédient indispensable en petite quantité, notamment pour l'industrie de guerre, les roulements à bille, les outils, les moteurs d'avion, etc. Pas seulement dans les alliages: le plaquage au chrome, comme pour les Leica, protége efficacement les métaux.
Avant et pendant la guerre, l'Allemagne était totalement dépendante de ses importations. La majorité du chrome était produite en Union soviétique, en Turquie, et dans le sud de l'Afrique (Afrique du Sud/Rhodésie). Avec la guerre, les sources turques et sud-africaines se sont taries pour l'Allemagne, et la source soviétique s'est ouverte. La Turquie ne vendait qu'à l'Angleterre jusqu'en 1943 (Churchill avait reconnu cet aspect stratégique de la Turquie). A partir du pacte germano-soviétique de 1939 et jusqu'à Barbarossa, pratiquement tout le chrome allemand provenait de l'URSS. Mais l'URSS devant également augmenter sa consommation stratégique, les exportations de chrome vers l'Allemagne étaient limitées. L'Allemagne s'est appropriée par la guerre des mines dans les Balkans, mais la production était sporadique, et des sabotages ont coûté plusieurs mois d'approvisionnement en chrome grec et bulgare.
JohnK a écrit :
qu'est-ce qui peut guider ces choix en dehors de modes ou de besoins esthétiques (noir discret/chromé plus résistant) ?
Le chrome est plus coûteux en matière première, mais pour le coût de production entre le plaquage et le laquage, cela reste à vérifier (JeanD., Jackf, si vous nous lisez?)
Avant guerre, Leica/Leitz avait commencé par la laque noire + nickel sur les molettes et objectifs, puis ils ont étoffé leur offre avec le plaquage au chrome pour remplacer le nickel. Ils se sont aperçu que les clients préféraient le tout-chrome car la laque et le nickel se patinaient beaucoup plus vite, et les clients préféraient garder un aspect neuf le plus longtemps possible. Le nickel a été abandonné, et le nombre des boîtiers laqués a diminué. Parmi les finitions abandonnées par Leica, il faudrait aussi parler du bismuth qui emplissait les gravures des capots des vissants noirs d'avant-guerre.
Après la guerre, le chrome était la norme. Les IIIg et les premiers M sont sortis en chrome, sauf les petites séries de M3 et M2 en laque noire (ou les IIIg "trois couronnes" de l'armée suédoise). Lorsque Leica a trouvé un chrome noir au moment du M4 ils ont à nouveau produit des boîtiers noirs, chromés, avec encore une petite offre de M4 laqués. Sauf erreur, les M4-2, M4-P, M5 et M6 n'ont été produits qu'en chromé (noir ou argent), sauf la série limitée plaquée or. Pour le M6TTL, des séries limitées encore en laque noire, puis le M7 à la carte. Le MP est le premier boîtier de série à redevenir laqué noir, puis les M8.2/M9. A ma connaissance, il n'y a pas de M10 laqué (mais peut-être que je me trompe?)
Un rapide exposé en images par Dan Tamarkin:
https://www.youtube.com/watch?v=4bP8DPrzSyE