Deux jours avec le M11, c’est court pour en tester toutes les fonctions, aussi me suis-je contenté de l’utiliser à l’identique de l’utilisation quotidienne que j’ai de mon M10R.
Je vais amender un peu les premières impressions que j’avais eu lors de la brève prise de contact avec le M11.
Visuellement le M11 argent parait un petit peu plus fin que mon M10R.
Les légères différences de design (ligne avant du capot plus haute et dissymétrique, meilleure intégration des touches et de l’écran à l’arrière) confèrent au boîtier un petit avantage visuel sur mon M10R. Sur le terrain du design je regrette que le levier de sélecteur de cadre n’ait pas été modifié. Je trouve l’actuel visuellement trop petit et trop rond.
Peu ou pas de différence perçue quant à la qualité des revêtements du capot pour cette finition.
Les commandes (déclencheur, bague de mise sous tension, touches de fonction, flèches directionnelles) m’ont parues d’un « feeling » identiques à celles de mon M10R malgré l’insistance du vendeur sur « les meilleures sensations haptiques » du nouveau boîtier. Pour moi il s’agit d’éléments de langage marketing, mais peut-être que l’âge a diminué ma sensibilité digitale (ou est-ce le froid qui a rendu mes doigts gourds…)
Par contre la molette de sélection de la sensibilité a effectivement une manipulation améliorée comparée à celle de mon boîtier : plus souple et moins de jeu. Toujours d’après le vendeur c’était une faiblesse des M10, source de quelques pannes.
La molette arrière peut être maintenant appuyée pour déclencher telle ou telle fonction que l’on aura programmée. Ce qui fait 3 touches de fonction personnalisables sur le boîtier : la touche FN, la molette et le bouton placé sur la partie supérieure du capot. Possibilité superflue en ce qui me concerne, car je n’en ai pas l’utilité.
La semelle est totalement repensée, la manipulation de la batterie aisée, proche de celle de l’Hasselblad X1D : un levier de verrouillage/déverrouillage et ensuite une légère pression sur la batterie elle-même pour la sortir. La qualité perçue de cette éjection est médiocre, la batterie jaillie comme un diable de sa boite avec un bruit de ressort métallique.
Je rejoins Le Lithographe sur son appréciation de cette semelle : elle fait un peu cheap et la prise USB-C nue y contribue fortement. Une fois de plus le demi-étui Leica semble s’imposer.
Il est actuellement indisponible.
Le temps de mise sous tension est du même ordre sur les 2 boîtiers : on compte jusqu’à 3 (2 secondes environ ?) et le boîtier est disponible.
Cela ne m’a jamais gêné avec le M10, il n’y a pas de raison que cela me gêne plus avec le M11.
Par contre l’obturateur s’ouvrant à la mise sous tension, c’est mon premier M qui fait du bruit à l’allumage…
L’écran arrière est plus grand, beau plus défini et d’une luminosité supérieure, attention au réglage de celui-ci, réglé initialement trop lumineux, cela m’a trompé sur le rapide coup d’œil jeté sur la photo après son enregistrement me laissant penser à une surexposition systématique.
La réactivité des différentes touches et de la molette, (zoom dans l’image, défilement des images, des menus, etc.) est bonne. Mais j’ai trouvé la logique de certains de ces menus étrange.
L’obligation d’entrer dans un profil particulier pour accéder aux réglages des assistants de prise de vue (quadrillage, focus peaking, ou horizon virtuel bizarrement appelé horizontalité dans le menu) est inutilement lourde à mon gout.
En fouillant dans les menus, je ne trouve pas la fonction Contrôle de la perspective, et pour cause elle n’est pas implantée sur le M11.
Étant très utilisateur de cette fonction (associée au 21mm, c’est un outil formidable en paysage urbain), je suis à deux doigts de jeter le boitier à la benne, mais le devoir de terminer cet essai me retient. Le chèque de caution aussi.
Autre déception, les cadres lumineux du viseur sont moins lumineux que ceux mon M10R.
De plus l’ajustement automatique de la luminosité de ceux-ci est moins réactif que celle du M10R, ce qui fait qu’en cas de passage rapide d’un environnement très sombre à un environnement très lumineux il faut attendre un temps important avant que les cadres soient distinguables. Le plus rapide étant d’éteindre et de rallumer le boitier.
Voilà qui va donner du grain à moudre à ceux qui veulent remplacer le cadre clair par un téléviseur.
Le bruit au déclenchement parait supérieur à celui de mon M10R mais c’est en fait une différence de tonalité plus que d’intensité. Mesurés au sonomètre les 2 boitiers sont également (peu) bruyants, le son produit par le M11 étant plus aigu que celui du M10R.
Place maintenant à l’essai en vol dans des conditions habituelles de prises de vue pour juger de l’ergonomie et du rendu.