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Prix summilux.net 2014, le Prix du centenaire

LE LAURÉAT

01/11/2014 - L'hurluber.lu, lauréat du Prix summilux.net 2014- Le lauréat 2014 est Thomas Krauss (alias L'hurluber.lu), pour son dossier intitulé « Le Haut-Bouchonnois ». Il remporte le prix de 2000 €. Une dotation supplémentaire sous forme de tirages d’art contrecollés lui sera également attribuée.

Prix summilux.net 2014

01/11/2014 - Le message du lauréat
J'ai voulu raconter mes vacances dans le style "rédac' de la rentrée" proposée par nos chèr(e)s institutrices/teurs... Ça s'inscrit (et Dieu sait que je n'aime pas ce genre de gros mots) dans ce qui m'a foutu un appareil photo entre les pattes il y a 7,5 ans : la paternité. Depuis, j'essaie de faire faire des bêtises à mes 3 nénettes (ainsi qu'à la progéniture de mes proches) et de figer lesdites bêtises... en hommage au Monty Python, je dénomme ça : "every sperm is sacred"... mais je crois que toutes ces images n'ont de "force" que dans un cadre très privé (j'écris ça et pour autant, je suis le premier à les montrer ces bêtises !)

Prix summilux.net 2014

21/11/2014 - L'interview du lauréat

Prix summilux.net 2014 Comment as-tu abordé la photographie ?
J'avais 30 piges. J'en ai aujourd'hui 38. Je n'avais quasiment jamais tenu un appareil photo dans mes mimines. À part pour un voyage scolaire au zoo de Bâle... un vieux truc qui devait manger du film 110... Je me souviens qu'un éléphant avait fait caca, par contre, impossible de remettre un nom sur l'appareil en question...
Mais à la naissance de ma fille aînée, j'ai eu envie de faire de jolies photos de famille. J'ai cru qu'en investissant dans un reflex (un Pentax K10D) ça allait se faire tout seul.
J'ai alors compris que la photo c'était un peu plus compliqué que cela... qu'il fallait maîtriser quelques notions... Je cramais mes cartes mémoire à la vitesse grand V pour ce faire (et accessoirement pour alimenter un blog à usage familial... faire en sorte que mes proches, géographiquement loin, soient un poil plus près !).
Petit à petit je me suis documenté sur la construction des images plus que sur les réglages de mon appareil. J'ai essayé - enfin cela s'est fait naturellement - d'éduquer mon œil. De trouver ce que j'aimais en photo. De savoir comment cela avait été fait... De me montrer curieux en fait. Et ma curiosité naissante m'a amené à tester, puis à adopter, le film.

Quels photographes admires-tu ?
Il y en a beaucoup... Dans le top 5, je citerai Richard Avedon et Irving Penn. Des photographes qui réussissent à faire des choses d'apparence "simple"...
Anders Petersen aussi pour le côté "sombre" de ses images.
Saul Leiter pour son travail sur les différents plans qui composent ses images.
J'aime bien aussi Diane Arbus. Pas forcément pour ses images. Plus pour son amour, son attirance pour "l'atypique".

Penses-tu subir l'influence de certains ?
J'aimerais réussir à faire "simple". Un peu comme les deux cités plus haut...

Pour quelle(s) raison(s) utilises-tu un (des) boîtiers(s) et objectif(s) Leica ?
J'ai mis du temps à m'y mettre ! La visée télémétrique me gêne dans le sens où elle interdit de se rapprocher de son sujet. Et pour me familiariser avec un appareil, j'ai ce besoin d'être - au moins dans un premier temps - tout proche de mon sujet.
Je fus donc long à convaincre !
J'ai eu, il y a trois ou quatre ans, un MP et un Lux 35 asph. J'ai très vite tout revendu. J'étais trop loin et le rendu était trop "chirurgical" pour moi.
J'ai investi, il y a un peu moins d'un an, dans un M6 et, pour me rapprocher, j'ai commencé par un Summicron 50 à mise au point rapprochée. Suivi très vite d'un Cron 35 vII. Le rendu de ces objectifs a fini de me convaincre.

De quelle manière travailles-tu ?
Essentiellement, maintenant, en noir et blanc. Je ne m'interdis pas la couleur (mais mon processeur Jobo est en panne ! ). J'en fais un peu en instantané avec des films I.P.
J'ai bazardé tout mon matériel numérique il y a un peu plus de quatre ans. J'oscille, au gré de mes "projets", entre petit, moyen et grand format.
Je fais des photos de mes filles au quotidien. Avec des accélérations pendant les vacances. On est là dans de la photo "spontanée". La photo naît de ce que je vois. Même si souvent j'interviens pour figer/mettre en scène la situation.
J'entretiens aussi depuis quelques années quelques relations d'amitié avec - ce que j'appellerai pour simplifier - le "monde du tatouage". En gros, j'ai des potes tatoueurs qui m'emmènent, moi et mon matériel, dans diverses conventions. J'y rencontre plein de monde. Que je photographie ou non !

As-tu des thèmes de prédilection ?
Je suis plutôt attiré par le regard de mes contemporains. Leurs yeux. J'essaie donc, et ce malgré ma timidité maladive, de leur tirer le portrait !
Je m'essaie parfois au paysage... souvent en hiver, lorsque je me renferme dans ma grotte et qu'aller vers l'autre me devient difficile... je ressors alors mon petit trou, celui qui fait des images bizarres...

Comment est né le projet du Haut-Bouchonnois ?
J’essaie de faire deux albums photo à usage familial par an. J'appelle ça "every sperm is sacred". J'essaie de les organiser en chapitres.
Le Haut-Bouchonnois est l'un de ces chapitres. Ça regroupe des photos prises sur les trois mois de notre été en famille. Le chapitre complet contient une quarantaine de photos que mon esprit tordu a tenté d'assembler dans une cohérence farfelue.

Quels sont tes projets photographiques à venir ?
Il y a des projets qui aboutissent...
Je vais exposer au mois de mai certaines de mes bêtises familiales et enfantines avec Léa Nahon. Léa est une tatoueuse qui officie à Bruxelles et qui, régulièrement, dessine à partir de mes photos. Dessins qu'elle pique sur la peau des gens... Mes filles se retrouvent donc sur de la couenne inconnue ! J'aime l'idée - et je sais que ça va en faire hurler plus d'un(e) - que mes nénettes à 16 piges puissent dire à leurs copines qu'elles sont encrées dans la peau d'illustres inconnu(e)s.
Je devrais aussi exposer mes portraits de tatoueurs et tatoués (travaux d'aiguilles) lors du prochain Mondial du tatouage qui aura lieu à la Grande halle de la Villette en mars 2015.
Pour les projets futurs, j'ai récemment essayé de "m'introduire" dans une confrérie religieuse de ma région. J'ai rencontré un monsieur occupant de hautes fonctions dans ladite confrérie. La rencontre a eu lieu dans une église. Lorsqu'il a vu que je ne trempais pas ma dextre dans le bénitier, il m'a très clairement fait comprendre que nous ne pourrions travailler ensemble... ça m'a coupé la chique...
Je poursuis aussi un projet au long cours sur le salon de tatouage de mes potes. Je les ai suivis de manière bi-hebdomadaire pendant presque un an... Je n'arrive malheureusement pas à trouver un fil conducteur à mes photos... Mais je reprends ça assidûment cette année !
J'ai quelques autres idées mais je préfère les taire pour le moment...

Propos recueillis par couleur50.

LE JURY

- couleur50, organisateur (le bureau de l’association a, en 2014, délégué l’organisation)

Notes : le jury comportait également deux autres personnes qui ont démissionné lorsqu'elles ont su que le dossier lauréat était Le Haut-Bouchonnois (la note du jury public ayant fait la différence pour qu'il l'emporte), en raison de divergences d'opinion sur ce dossier.
Trois autres personnes qui avaient accepté de faire partie du jury n'ont finalement pas pu participer aux délibérations.

LE JURY PUBLIC

Un jury public a été constitué pour cette édition du prix.
- AMO31
- Gilles T
- loloboubou
- paucal
- robind75
- Victor Bel
- victorfotorun

Le Haut-Bouchonnois

Le dossier original, publié par l'auteur est visible sur le forum !

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