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Leica R6

(1988-1992) - obturateur mécanique jusqu’au 1/1000e

samedi 7 mai 2005, par coignet

APRÈS DIX ANS D’INTERRUPTION, UN REFLEX MÉCANIQUE LEICA

Depuis l’abandon du Leicaflex SL2 en 1977, il n’y avait plus de Leica reflex à obturateur mécanique.
L’absence de boîtier utilisable en cas de défaillance des piles, et facile à manipuler en mode manuel, est un peu regrettable pour une marque telle que Leica.
Le nouveau groupe Wild-Leitz, par l’intermédiaire de sa branche photographique tout juste renommée Leica Camera, nouvellement installée dans des usines neuves à Solms, non loin des usines historiques de Wetzlar, décide de produire à nouveau un appareil purement mécanique, sur la base du R5, et selon la recette éprouvée du modèle à télémètre M6 : un très simple affichage par diodes, indiquant la bonne exposition, ainsi que la sur ou sous-exposition.

Un nouvel obturateur

Pour ce nouveau boîtier, qui est extérieurement presque semblable à un R5, Leica a déposé un brevet pour un obturateur à commande mécanique, métallique à défilement vertical, et le fait fabriquer par Seiko. Cet obturateur donne la gamme complète des vitesses normalisées de 1 seconde à 1/1000e de seconde. La synchronisation du flash se fait au 1/100e de seconde.
Très bien conçu et amorti, cet obturateur affiche tout de même des performances modestes pour son époque, abandonnant le 1/2000e de s. des anciens Leicaflex, et des R5 et R-E.

Analyse de la lumière « Leica »
On retrouve le principe d’analyse de la lumière suivant deux modes, commun à tous les reflex Leica depuis le R3, avec une mesure sélective sur un cercle central de 7 mm, (apparue avec le Leicaflex SL) ou mesure intégrale, obtenue au moyen d’un mécanisme apparu avec le R4 de 1980 : l’intégralité du miroir est semi-transparent, et un élément sensible au silicium est disposé au fond de la chambre de visée. La lumière est réfléchie par un grand réflecteur de Fresnel dont la surface est identique à celle du miroir, et qui renvoie la lumière sur l’élément sensible avec une prépondérance sur la zone centrale. Le centre du réflecteur est légèrement décalé, pour que la cellule reçoive de manière plus importante la lumière correspondant au bas de l’image, et ainsi, en usage courant, l’analyse n’est pas déséquilibrée par la plus forte luminosité du ciel.
Le passage de l’analyse de la lumière en mode sélectif ou intégral se fait au moyen d’un mécanisme d’une grande simplicité, utilisé depuis le R4 : en mode sélectif, une lentille se positionne devant l’élément sensible afin que seuls les rayons lumineux correspondant à la zone centrale de 7 mm n’atteignent la cellule photo-sensible.
Le domaine d’analyse de la cellule a été nettement augmenté, allant maintenant de EV +1 à EV +19 en mode de mesure sélective, et de EV -1 à EV +19 en mode de mesure intégrale.

La mesure TTL au flash sur un boîtier mécanique !

Le système de mesure de l’exposition TTL au flash apparu avec le R5 est conservé sur cet appareil mécanique : la lumière réfléchie par le plan film est mesurée en temps réelle par une deuxième cellule au silicium disposée au fond du boîtier à côté de celle utilisée pour les classiques mesures de lumière par l’intermédiaire du réflecteur.

Ergonomie et équipement : des améliorations attendues

On retrouve le petit reflex compact de Leica tel qu’on le connaît depuis le R4 de 1980, et qui est reconduit et amélioré à travers ses successeurs les R5 et R-E..
Comme ces derniers, ce boîtier est agréable en main, relativement léger, d’un maniement aisé. Un défaut flagrant a été corrigé sur ce nouveau R6 : très plat, et peu souple, le barillet des vitesses était difficile à utiliser rapidement lors de l’utilisation des anciens R en mode manuel. Sur le R6, ce barillet a été surélevé de 6,5 mm, ce qui le rend parfaitement utilisable sans effort.
Leica a également rétabli une commande de relevage du miroir, disparue de ses reflex depuis le Leicaflex SL. Sur les autres points, ce miroir et son mécanisme sont tout à fait identiques à ceux des R4 et R5, et de leurs dérivés R4s et R-E..
Les verres de visée ont été améliorés, et le R6 reçoit en standard cette nouvelle génération de verre au dépoli plus fin et plus lumineux. Ces nouveaux verres peuvent être installés sur les modèles antérieurs à partir du R4.

En conclusion

Ce nouveau boîtier hérite des qualités de ses prédécesseurs depuis le R4, et corrige leurs défauts les plus flagrants. Il permet de choisir entre un boîtier mécanique simple et remarquablement fabriqué, ou un automatique avancé (le R5), les deux possédant une ergonomie semblable, et des accessoires communs.
On a regretté à l’époque que l’obturateur ne permette pas l’utilisation du 1/2000 de seconde, limitation étonnante sur un reflex haut de gamme des années 1980.
Énoncée cette réserve, le R6 est un très bon appareil, aujourd’hui toujours recherché par les leicaïstes rétifs à l’automatisme.
Il en a été produit environ 19000 exemplaires, depuis le numéro de série 1728451 jusqu’au numéro 1783000.
Le R6.2 lui a succédé en 1992, techniquement presque identique, mais avec un obturateur possédant le 1/2000e de seconde.

Caractéristiques techniques

Châssis en aluminium moulé sous pression.

Capot supérieur en zinc moulé sous pression, chromé ou anodisé noir.
Semelle en laiton, chromée ou anodisée noir.

Poids : 625 g
L x H x ép. : 138,5 mm x 88,1 mm x 60 mm.

Mise en route du posemètre : par légère pression sur le déclencheur, temporisation de 12 s.

Méthode de mesure : sélective sur un cercle central de 7 mm, ou intégrale, mode affiché dans le viseur

Gamme de couplage : à 100 ISO, EV 1 à 19 en mesure sélective, EV -1 à 19 en mesure intégrale.

Modes fonctionnels
 :

  • manuel avec mesure de la lumière sélective
  • manuel avec mesure de la lumière intégrale

Correction d’exposition : + ou - 2 EV

Course pour l’armement
 : 130°.

Obturateur : à commande mécanique, à lamelles métalliques à défilement vertical.
Pose B, temps de pose de 1 s à 1/1000e s
Synchro X :1/100e s.

Levier de profondeur de champ, retardateur, relevage du miroir par adaptateur dans un filetage sur la chambre de visée.

Verres de visée : cinq verres interchangeables.

Flash : contacts flash en façade, et contact pour sabot de flash normalisé (dédié spécialement au système Metz par l’intermédiaire des adaptateurs 351 et 551). Mesure TTL possible. Synchronisation à 1/100 de seconde.

Alimentation : deux piles 1,5 volts type SR44, dans la semelle.

Moteurs : tous les R6 sont motorisables, winder 2 images/seconde , moteur 4 images seconde, poignée de maintien, accessoires identiques à ceux des autres R : R5 et R-E..

Photographies de Sylvain R..


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