Prix des années 30 : qui s'offrait un Leica ?

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Bonjour,

Pour faire simple on peut se demander la chose suivante.

Sur 100 personnes, combien peuvent s'acheter un M240 avec un summicron ou un summilux.
Et, dans les années 30, sur 100 personnes, combien pouvaient s'acheter un Standard ou un couplex avec l'Elmar.
Leica un jour, Leica toujours!
Patrice D.
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Jean D.
    Prix des années 30 : qui s'offrait un Leica ?
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Bonsoir !

Un tel raisonnement, simpliste et fallacieux, pourrait facilement être démonté... mais revenons strictement à l’objet de ce fil, s’il vous plaît.

Jean D.
Bertrand S
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Dans les années trente comme aujourd'hui, un leica est objet qui est hors de porté des classes populaires et moyennes. Celles ci utilisaient des boîters plus simple comme les boxes ou des folding simples
Ibergekumene tsores iz gut tsu dertseylin
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Gilles T
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"art moyen, essai sur les usages sociaux de la photographie"

Histoire de commencer par le commencement.
Gilles T
Bertrand S
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M6 Solaar a écrit :
D'autres questions sont liées:
- L'appareil photo avait-il le statut qu'il a acquis par la suite: un objet dont toute famille a un exemplaire, pour immortaliser les moments importants.
- Quels sont les autres objets "non essentiels" ou "de loisir" qui ont fait leur apparition en même temps que les Leica?
- un amateur sérieux pouvait-il décider de se l'offrir avec un salaire d'instituteur, ou bien fallait-il être avocat ou médecin? (Aujourd'hui, la question est tranchée ;) )


Plusieurs éléments à prendre en compte.
Premièrement dans les budgets familiaux de cette époque, certains postes sont beaucoup plus élevés en proportion par rapport à aujourd'hui, je pense entre autre à l'alimentation, l'habillement, la santé. A contrario, les budget de loisirs sont très réduits voire inexistants (surtout avant 1936)
De plus les autres objets faisant leur entré dans les désirs ont peu évoquer la TSF, qui est plus abordable et d'un usage quotidien par rapport à la photo.
Ensuite avant guerre nous sommes dans une période ou le recours au crédit pour consommer est une chose inconnue. Dans les mentalités de l'époque, s'endetter pour acheter un bien est inconcevable pour la très grande majorité des gens.

Un amateur sérieux pouvait bien sur s'offrir un leica, mais certainement au prix de très lourds sacrifices sur une période longue pour réunir le financement nécessaire.
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cedric-paris
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Gilles T a écrit :
"art moyen, essai sur les usages sociaux de la photographie"
Histoire de commencer par le commencement.


En effet… différentes manières d'aborder la photographie selon les classes:
- un luxe pour les paysans, voire un snobisme
- ouvriers: un objet traditionnel dans les classes populaires (photo de mariage, de bébés, de vacances) mais dont le prix reste un frein
- employés: un objet un peu plus répandu que dans les milieux ouvriers, à usage traditionnel
- cadres moyens: une passion à usage artistique
- cadres supérieurs: ils possèdent un appareil non par passion mais parce qu'il fait partie des objets usuels qu'ils peuvent s'offrir, mais snobent cet art "moyen" par opposition aux arts dits "majeurs" qui nécessiteraient un long apprentissage et une maîtrise plus difficile.

Le terme d'art moyen rappelle celui de Gainsbourg sur la musique pop: "un art mineur". C'est peut-être aussi cette manière de considérer la photo comme art majeur ou mineur qui détermine quel équipement on s'achète. Sujet à fouiller pour les sociologues Leicaistes (avant Bourdieu et plus proche des années 1930, il y a eu les réflexions de Goblot).
Carpe Noctem
PASQUIER
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BOURGES
Ne vous prenez pas la tête avec des parallèles impossibles entre les années 30 et aujourd'hui.
Prenons le cas d'un boitier de type MM à 6000€.
Prenons un taux horaire de 50€ en interne LEICA, ce qui n'est pas déraisonable pour une usine fine fabriquant en petite série en Europe occidentale;
hors marge commerciale, TVA et couts hors production, le boitier revient à environ 2500€.
Considérons que 50% du cout est de l'achat, reste 25h de main d'oeuvre.
Est-ce cher ?
Gilles T
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Paris
:non:
La question porte sur le pouvoir d'achat, pas sur les coûts de fabrication.
Gilles T
PASQUIER
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BOURGES
Un prix de vente, un cout de production et un pouvoir d'achat sont en cohérence.
On n'achète pas aujourd'hui un smartphone à son prix parce qu'il est masqué par des offres commerciales de service qu'on paye sans le savoir et parce qu'il y a des travaux de sous-traitance amoraux. Tout est faussé.
Je connais trop d'exemples ou le cout des cigarettes ou des communications téléphoniques peuvent atteindre en fin d'année le prix d'un boitier M, mais les personnes concernées ne le crient pas sur les toits...
On a aujourd'hui une autre philosophie de la vie consumériste qu'au 20ième siècle, ce qui fait qu'on ne peut plus comparer avec le seul indice INSEE.
La question est donc : "pourquoi veut on s'offrir un Leica "?
Gilles T
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Paris
PASQUIER a écrit :
Un prix de vente, un cout de production et un pouvoir d'achat sont en cohérence.

Ah oui? donc les mineurs des mines de diamants en Afrique du Sud sont riches? il va falloir leur dire parce que ces imbéciles ne le savent pas.

PASQUIER a écrit :
La question est donc : "pourquoi veut on s'offrir un Leica "?

Non, la question c'est "Prix des années 30 : qui s'offrait un Leica ?" et c'est écrit en tête du fil.

La question est complexe mais intéressante, c'est inutile de vouloir la changer pour trouver des réponses qui font plaisir parce plus accessible à notre petit cerveau.
Gilles T
Floflo
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Vieux briscard
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La Boca Lorient
M6 Solaar a écrit :
.../ il y avait aussi des personnes qui s'achetaient des appareils photo, sinon, Leica n'existerait plus….! (et on n'aurait pas de photos des premiers congés payés!). Un vélo, une tente, un Leica.


Et bien, je connais au moins un témoin direct de cette période, c'est mon grand-père.
Classe moyenne, juste avant l'arrivée des allemands à Paris, il s'offre un Leica et un Summar. Je les ai toujours.
Pour le reste, c'était bien ça ses vacances, un vélo, une tente, un Leica. Payé de sa poche, sa mère était veuve depuis 1916 (...) et institutrice. Donc ce n'était pas un cadeau d'anniversaire.
Il avait environ 25 ans à l'époque et travaillait chez Chausson, pas au bas de l'échelle mais guère plus haut tout au moins à ses débuts.

Je peux malheureusement pas lui demander d'avantage de précisions.
" La photographie a des bords, le monde n'en a pas." Stephen Shore
"+1" de la part de : cedric-paris
Floflo
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Vieux briscard
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La Boca Lorient
Avec plaisir, le voilà.



Le manuel d'époque et l'étui cuir sont présents également.

J'ai fait nettoyer le Summar mais pas fait réviser le boitier. J'ai mis un oeil dedans mais je dois avouer que je reste perplexe devant la visée... Pour l'instant.

Je n'ai pas de clichés sous la main mais il en existe. Je demanderai à sa fille... :wink:

Pour la petite histoire, mon grand-père avait une situation assez confortable à la fin de sa carrière professionnelle. Maison très modeste mais une bonne retraite. Il a de nouveau acheté du Leica en pagaille. R7, R8, une batterie d'objectifs, jumelles.
Il se gardait pourtant bien de révéler à ma grand-mère les sommes exactes dépensées en lui faisant croire qu'il fallait entendre les tarifs en ancien francs... :mrgreen:
Il est vrai qu'avec tous ces zéros alignés les uns derrière les autres et en y ajoutant la virgule, il y avait de quoi se faire rouler dans la farine.
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"+1" de la part de : cedric-paris
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Ardennes belges
citation :
revenons strictement à l’objet de ce fil, s’il vous plaît.

Qui s'offrait un Leica ?

Celui qui en voulait un, celui qui estimait qu'il avait besoin d'un.
S'il avait les moyens de ses ambitions, il l'achetait sans délai.
S'il ne les avait pas tout à fait, il l'achetait après avoir économisé.
S'il ne les avait pas du tout, il l'empruntait.
Si j'ai bien lu, Saint-HCB a acheté son premier.
Si j'ai bien lu aussi, Capa et Gerda ont emprunté 90023.
C'est plus strict comme ça ?

:cool:
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