mektoub |
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Vieux briscard Messages : 3045Depuis le 25 fév 2004 Wallonie |
DIDO a écrit : c'était sur les Champ Elysées , juste à côté de chez chichiaux pieds des sapins enneigés , et de la circulation automobile . parce que vous croyez que ce genre d'Image est facile à faire ? il semblerait que l'on n'aime pas l'Art sur Summilux, dommage. bye Oufti, ça c'est de la photo abstraite le travail sur la couleur a l'air très poussé, les ton froids donnent une connotation très branchée "art contemporain" non, je pense que ce type d'image est très difficile à faire ... et à comprendre J'adore l'Art (ma femme fait de la sculpture et de la peinture) mais je ne comprends pas tout, et je n'aime pas tout non plus Dido, merci de nous bousculer un peu 8) mais maintenant il est temps que tu nous explique en quoi (ou pourquoi) c'est un portrait, ou ce que l'artiste a voulu dire ... |
Coignet |
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agent technique Messages : 14852Depuis le 5 nov 2003 75001 |
Et bien moi, Bousbir me fait rire.
Mais il faut dire que j'ai une tendance à trouver les choses drôles. Je ne connais pas Hélène Lhote autrement que comme cela : http://perso.wanadoo.fr/lhote.helene/merci.html mais je trouve qu'elle semble pleine d'humour. |
Jean |
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Spécialiste Messages : 2021Depuis le 17 août 2003 Bordeaux |
Dido ou Hélène Lhote.
Mais qu'a donc à voir cette "fantaisie" que l'on peut penser comme étant une création artistique sortie de l'Imaginaire d'un Créateur avec un bousbir ? Jean |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18966Depuis le 11 mai 2004 Paris |
Merci, de vos réactions !
pour essayer de vous répondre, (Hélène vous en parlerait sûrement d'une façon plus adaptée) @ Mektoub, c'est un "portrait" car il me semble que ce genre d'œuvre, porte en elle une "expressivité" qui la rend , quasi-humaine, et c'était un jeu, avec Hélène, que d'essayer de faire son "portrait", à se satané Bousbir, qui n'arrettait pas de se "tortiller", en se mettant de biais, alors que nous souhaitions qu'il soit de face ! (c'était elle qui le tenait sur une potence, hors cadrage) et sur les champs Elysées, avec tous les touristes qui nous mataient, et qui lorgnaient sur le R8 et le 280, c'était "sportif" ! la chromie, a été très délicate à régler, j'ai été obligé d'aller caler l'impression, ce ton de rose/rouge, étant très délicat à restituer, bien saturé, et l'opposition avec la "neige" légèrement bleutée, qu'Hélène souhaitait très nuancé, devait être finement restitué. @Coignet, oui, vraiment Hélène est pleine d'humour, c'est une femme truculente, qui adore la vie, tu as effectivement trouvé son site, qui est très "ludique" ( à son Image ) c'est la compagne d'un ami peintre des "Frigos" @Jean, je ne saurais , donner toutes les clefs (je ne les ai pas ) ce dont je suis sûr, c'est que ce travail, a à voir avec la sexualité féminine le rôle des Artistes n'est-il pas de gentiment provoquer la réflexion ne sont-ils pas l'aiguillon de la société ? comme aimait à le penser Socrate (si mes souvenirs sont exacts ) enfin, même si quelques infos , permettent de mieux appréhender une œuvre, il me semble, que l'essentiel de la "compréhension" d'une œuvre d'art, passe par le cœur, une "impression", une "sensation", l'intellect venant en deuxième temps. j'ai assisté hier soir à un spectacle de Buto (ds un lieu "alternatif"), ou l'interprétation intellectuelle était volontairement réduite au minimum possible, c'était un régal, et très drôle ! "j'irais" même plus loin, s'il faut un bouquin entier pour comprendre une œuvre, pour moi, c'est raté ! (AMHA ! ) bises |
mektoub |
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Vieux briscard Messages : 3045Depuis le 25 fév 2004 Wallonie |
Dido,
j'étais un peu perturbé car vous semblez tous connaître ce Bousbir pour moi, Bousbir évoque un quartier à Casablanca (où j'ai travaillé un certain temps), le "quartier Bousbir", étroitement lié à la prostitution coloniale (on n'est donc pas loin de la sexualité féminine ), mais je ne voyais pas en quoi ceci représente un portrait il fallait sans doute faire parler ma fibre surréaliste qui est visiblement en hibernation Voici un petit extrait sur le quartier Bousbir: La colonisation va changer tout cela. En juillet 1830 a lieu la prise d’Alger. La pacification est difficile. Les Français ont peur de la contamination notamment vénérienne (les statistiques de la syphilis sont épouvantables). L’état major a peur de cette contamination et, une semaine après la conquête d’Alger, il instaure la réglementation de la prostitution (comme ce sera le cas en France trente ans plus tard). L’Algérie constitue un laboratoire d’expérimentation. Ces femmes aux statuts très différents, de niveau social différent, sont réunis sous le terme de « filles soumises », c’est-à-dire soumises à la règle. Certaines pratiquent la prostitution de façon isolée, dans leur domicile privé ou en location : ce sont les filles en carte, pour pouvoir bouger. Les autres sont pourvues d’un numéro : ce sont celles qui sont dans des maisons de tolérance et qui figurent sur le registre de la tenancière. Le numéro est communiqué au médecin et à la police des mœurs. Au début de la colonisation, il y a des maisons de tolérance pour les prostituées européennes, amenées avec l’armée : on voit une ségrégation raciale dans la prostitution (les musulmans ne doivent pas avoir de relations avec les Européennes). Les indigènes (code de l’indigénat) se retrouvent dans des quartiers réservés : des cités prostitutionnelles (par exemple au Maroc, à Casablanca, il y a de très grands quartiers vers 1910). Dans ces quartiers, on trouve tout ce qui est nécessaire aux soldats, aux touristes : c’est une sorte de lieu de villégiature, inscrit dans les guides touristiques. Le quartier de Bousbir à Casablanca est relié au centre européen par un bus dont c’est la seule destination ! Il y a donc une visibilité de la prostitution bien que ce quartier soit excentré : ce bus ne mène qu’à ce lieu. On y trouve 42 boutiques, un hammam, un cinéma (qui a vite fermé !) : c’est un milieu clos et carcéral, pour que les femmes aient le moins de raisons de sortir. Elles ont peu de permissions, signées par le médecin et le soldat de garde. C’est un modèle (mis en place dans les années vingt) pour l’administration coloniale. On voit la même chose à Meknès, en plus petit ; il y a eu un essai à Marrakech, puis à Tunis (dans les années 1935, pendant la période nationaliste). On a essayé de ne pas faire les mêmes erreurs qu’à Casablanca, dont le quartier était trop loin du centre, bien qu’il y ait eu 1500 clients par jour, boutiques comprises. A Tunis, le quartier est plus près du centre européen pour augmenter le nombre de clients ; il se trouve donc dans la médina, ce qui a entraîné une levée de boucliers dans les milieux traditionalistes et dans la presse abolitionniste européenne. L’administration municipale est obligée de reculer devant une opinion publique assez variée. Les sociétés traditionnelles déstructurées par la colonisations se réorganisent. |
mektoub |
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Vieux briscard Messages : 3045Depuis le 25 fév 2004 Wallonie |
DIDO a écrit : ... enfin, même si quelques infos , permettent de mieux appréhender une œuvre,il me semble, que l'essentiel de la "compréhension" d'une œuvre d'art, passe par le cœur, une "impression", une "sensation", l'intellect venant en deuxième temps. j'ai assisté hier soir à un spectacle de Buto (ds un lieu "alternatif"), ou l'interprétation intellectuelle était volontairement réduite au minimum possible, c'était un régal, et très drôle ! "j'irais" même plus loin, s'il faut un bouquin entier pour comprendre une œuvre, pour moi, c'est raté ! (AMHA ! ) bises Je suis à la fois d'accord avec toi, et en même temps j'ai envie de faire une exception pour l'art contemporain, qui est - souvent - l'aboutissement d'une démarche purement intélectuelle (exemple: le carré blanc sur fond blanc). L'oeuvre en elle-même n'a pas forcément besoin d'une explication, mais la démarche intellectuelle qui y a présidé, oui ! Evidemment, il est souvent possible de "percevoir" soi-même la démarche, mais pas à l'aide d'un exemple isolé comme ici, mais en ayant vu l'ensemble de l'exposition ... et on en revient au but de ce post une petite pub pour que nous nous y rendions 8) la boucle est bouclée |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18966Depuis le 11 mai 2004 Paris |
Bousbir, est le nom, qu'Hélène a donné a cette œuvre,
il est vrai, que c'est un clin d'œil à ce quartier de Casablanca,( elle est née à Casablanca) mais perso, je ne connaissais même pas ! le terme PET, en anglais désigne un animal de compagnie... Hélène est très malicieuse ! |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18966Depuis le 11 mai 2004 Paris |
mektoub a écrit : (...)Je suis à la fois d'accord avec toi, et en même temps j'ai envie de faire une exception pour l'art contemporain, qui est - souvent - l'aboutissement d'une démarche purement intélectuelle (exemple: le carré blanc sur fond blanc).(...) et on en revient au but de ce post une petite pub pour que nous nous y rendions 8) la boucle est bouclée Je ne souhaite pas lancer une polémique, mais (AMHA) l'art moderne , parfois s'égare ds la ma*********n intellectuelle, seulement compréhensible par qques "initiés", avec références il me semble que l'art, pour mériter son nom, doit pouvoir être appréhendé par tous ! à la base mon intention, n'était pas de faire de la pub pour cette expo, mais de partager cette Image, délicate à réaliser, avec vous tous. je l'ai ressituée, ds le cadre de l'expo, par respect pour le travail Hélène , et car c'était sa destination; un carton d'invitation. si cela, a pu vous donner envie d'y aller, je suis ravi, son travail est remarquable, et son engagement total ! le lieu , par ailleurs très athypique , est à la foi, lieu d'expositions remarquables et centre de conseils sur des sujets délicats, prodigués par des personnes très compétentes, et aux qualités humaines indéniables. |
mektoub |
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Vieux briscard Messages : 3045Depuis le 25 fév 2004 Wallonie |
Dido, on ne doit pas toujours être d'accord sur tout (ce serait ennuyeux)
mais sur ce coup-ci, on est bien d'accord |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18966Depuis le 11 mai 2004 Paris |
sorry, si je suis un peu "lourd",
mais pour sortir du domaine purement artistique, et en revenir à nos chéris le rendu des flous et des couleurs de cette optique, (:leica: 280 F2,8 APO) est vraiment, hors-normes, loin de tout ce que j'ai eu avant (et j'en ai eu des top-télé, pourtant ) il y a Apochromatique Leica, et puis tout le "reste" le rendu fin de la matière de la "moquette" rose, et le contraste avec le flou du fond "enneigé" a épaté tous les intervenants ds ce boulot (la maquétiste m'a téléphoné pour me féliciter, l'imprimeur n'avait jamais vu cela !, idem, pour l'artiste, étonnée de la qualité de "restitution") allez je vous la reposte , espérant partager ce petit plaisir, avec vous pour moi, la "différienciation" entre le flou et le net, apporte quelque chose, de très "signifiant" dans l'image (trop jobastre ce DIDO ! 8) ) mektoub a écrit : Dido, on ne doit pas toujours être d'accord sur tout (ce serait ennuyeux) mais sur ce coup-ci, on est bien d'accord j'édite mon post, je n'avait pas vu le tien j'ai plaisir à être d'accord avec toi, Brother Mektoub ! même si, comme tu le dis si bien, être d'accord tout le temps peut être ennuyeux parfois, aussi , c'est un plaisir ! comme maintenant ! 8) |
Jean-Yves |
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Spécialiste Messages : 2912Depuis le 13 nov 2004 Lille, Paris |
C'est vrai qu'on a envie de la peloter, cette pelote. C'est ça, le rapport avec la sexualité ? (c'est grave docteur) ?
En tout cas, Bousbir a la peau chromatique (elle est bonne hein ?!) JY |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18966Depuis le 11 mai 2004 Paris |
Jean-Yves a écrit : C'est vrai qu'on a envie de la peloter, cette pelote. C'est ça, le rapport avec la sexualité ? (c'est grave docteur) ? En tout cas, Bousbir a la peau chromatique (elle est bonne hein ?!) JY Yes , Yes, c'est pas grave, c'est tout à fait normal, c'est même "étudié" pour ! (Hélène , que je viens d'avoir au téléphone serait ravie ! ) chromatisme et sensualité, es-ce si différent ? nous sommes des êtres de sens , is-n't it ?. enjoy the life ! Tango, Yes , Yes ! |
Jean |
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Spécialiste Messages : 2021Depuis le 17 août 2003 Bordeaux |
Mektoub a répondu de façon tout à fait documentée sur l'origine du mot "bousbir".
Cette appellation, s'était petit à petit répandue dans tout le Magreb via l'armée coloniale pour désigner les maisons de passes qui avaient pignon sur rue en Afrique du Nord. Plus tard, elle gagna encore du terrain dans l'armée pour évoquer les BMC. Certains Algériens, Marocains et Tunisiens parlent du "bousbous" avec des airs entendus! C'est dire ma surprise devant la représentation faite par Dido d'un objet qui me paraît bien loin de cette réalité! L'Art a ses méandres et les termes leurs secrets! Il faut remarquer que selon les descriptions faites, au début du XXème Siècle, l'aménagement de ces établissements s'inspirait largement des Arts Décoratifs! Est-ce là qu'il faut trouver un début de réponse à l'Imaginaire d'Hélène Lhote? Jean |
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