Posté: vendredi 24 juin 2016 - 12:51
Dans le nord de la France et en Belgique a cours un passe-temps et même plus, une véritable passion : la colombophilie.
Cette passion toujours vivace est répandue depuis très longtemps, tant parmi les gens de condition modeste que chez ceux disposant de davantage de ressources. Organisés en clubs et associations, les éleveurs de pigeons voyageurs nourrissent et entraînent leurs oiseaux à l'instar de vrais sportifs.
Ces amateurs appelés colombophiles sont parfois désignés sous le vocable de "coulonneux" dans le nord de la France, en Picardie tout spécialement.
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Ils les inscrivent à des compétitions de vitesse sur des distances variant d'une course à l'autre.
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C'est au local des différents clubs que les éleveurs les inscrivent pour qu'ensuite ils soient transportés par route jusqu'à l'endroit du lâcher. Tous les oiseaux partent donc ensemble et les gagnants seront ceux qui rallieront leurs pigeonniers les premiers.
Ils sont munis en général d'une bague à puce qui permet d'enregistrer leur inscription à la course comme leur rentrée au bercail.
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Les endroits de lâcher sont nombreux : Vierzon, Montluçon, Cahors, Bourges, etc. Un sommet de la course de fond étant un départ depuis Barcelone.
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Les opérations d'inscription sont minutieuses, car c'est une compétition et il n'est pas question de risquer des contestations.
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Ensuite si les conditions météo ont permis le lâcher, c'est l'attente...
Sur la base des vents dominants et de la distance, les compétiteurs ont établi une liste des heures de retour probables des pigeons.
Je l'ai vu, ça s'est avéré fiable à cinq minutes près.
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Et de scruter le ciel, une boîte de graines à la main, pour dès leur arrivée les inciter à rentrer au pigeonnier afin d'activer l'enregistrement de l'heure.
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Les premiers sont là ! Vite, les inciter à rentrer.
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Encore faut-il qu’ils entrent !
C’est là où c’est assez drôle car le compteur tournant en leur défaveur puisque non enregistrés, ils sont toujours supposés voler.
Alors on voit les propriétaires essayer de les attirer à l’intérieur avec des sifflements, des mots divers et aussi en remuant et en faisant du bruit avec diverses graines dans une boîte en plastique.
Et les pigeons restent sur le petit toit, regardent et se marrent ( ).
Ils sont 50 cm au-dessus de la tête de l'éleveur qui s’énerve. Eux, ils s’en foutent !
Petit détail : ce sont les jeunes de l’année qui concourent pour la première fois qui font des manières. Ils ne connaissent pas encore la musique.
Les plus âgés vont directement à l’intérieur.
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Et finalement, tout se passe bien, ils sont rentrés.
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Résultat final chez mon voisin colombophile : sur quelques dizaines de pigeons engagés, seuls six ne sont pas revenus, ce qui est peu m'a-t-il dit.
Mais surtout, il a fait de très bons résultats : il en a placé plusieurs parmi les premiers sur des centaines !
Je ne peux donc que souhaiter que cette coutume perdure afin que les photographes du futur puissent eux aussi travailler ce sujet pittoresque comme moi j'ai pu le faire il y a environ 30 ans.
Un exemple, cette photo de ce vieux colombophile certainement décédé aujourd'hui.
Cette fois-là : M2, Summicron 35, Plus-X.
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Pour les photos de 1 à 15 : M6 et M2, Summilux 35 na et 50 asphérique, Tri-X