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Il est l'avenir de quel monde?

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 2:50
par villegas juan carlos
Bonjour,

Je reposte. Je n'ai fait qu'une seule photo de ce gosse, mais son regard m'interpelle toujours avec la même intensité.

Ca m'intéresse de connaître vos avis, si ca vous interpelle.


Début de l'hiver 2002, Montevideo.


MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 9:13
par Jean-Yves
Désolé Juan, je ne peux rien décrypter de spécial dans cet enfant. Quand nous étions enfants, mon père a fait beaucoup de photos de nous dans cet aspect ; il nous appelait ses petits bohémiens (ne jugeons pas : Dieu sait qu'il a du coeur et pas de cynisme). Nous n'étions pourtant pas dans le tiers-monde. Quant à regard, c'est trop subjectif à ce stade. La moue d'un instantané peut avoir tellement d'origines différentes...
Amicalement,
JY :)

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 10:00
par Bernard
je suis d'accord avec J.Y ...à cet age je ne manquais pas du minimum dans les familles d'ouvriers juste aprés la guerre c'était un peu comme ça ...mais nous étion quant même trés heureux ...ce petit gavroche aurai plutot l'air surpris ...
ce qui n'empeche pas que cette photo est superbe comme d'habitude Juan ...

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 10:21
par Chabada
Juan Carlos dit que c'est un p'tit mendiant, un p'tit gars des rues. Il est certain que chacun d'entre nous a ressemblé un jour à ce petit garçon(ou fille).
1 heure dans le jardin de Papy ou Mamie livré à nous même et le tour est joué.
Bien sûr qu'elle interpelle, nous européens, vaccinés et imposé.
Juan, un petit coup de blues ? Faut continuer, sans toi et cette photo, nous n'aurions pas arrêté quelques instant de parler Leica, de bague d'adaptation et de tri X ou de DMR à 1 salaire annuel...
Des flashs pour revenir au réel et quitter le virtuel.
T'es un bug sur summilux :lol: et ta sensiblité est palpable mais on ne doit pas non plus culpabiliser en photographiant au M ou au R, car sans eux malgré tout , point de photo. La fin justifie les moyens.(je suis normand et ambivalent devant de tel sujet) :oops:

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 10:31
par andreditdd
Salut Juan, je rejoins l'avis de J.Y., à part de l'étonnement je ne vois rien
qui signe le malheur dans les yeux de ce gosse.
Cette photo est superbe et interpelle beaucoup, j'en conviens mais je pense que c'est car elle chatouille notre subconscient d'adulte et tout dans cette image est fait pour ça.

Quand à la question de savoir où va le monde... Désolé, je ne peux pas te répondre mais je sais que chaque matin le soleil se lève sur une nouvelle journée qui vaut la peine d'être vécue.

Amicalement,
André

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 10:50
par zekkar
Ici on est dans Reportage pas dans l'Auto-Fiction.

Titre ET Photo posent une question venue de Montevideo pas de Montecarlo

La réponse est d'Albert Einstein :
Le monde ne changera pas tant qu'il y aura un enfant malheureux

Juan s'inscrit dans le reportage : Une photo, Un jour, Une légende.
Je lui ai demandé de la poster ICI, vu qu'elle détonnait dans Regards, NON ?
Jacques.

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 11:07
par Coignet
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous, pour une fois.
Le titre nous le dit : cet enfant est un enfant des rues.
C'est ce qui vaut information, et, justement, un enfant des rues, il y a de nombreux moments où ça ressemble à vous ou moi enfant, ou à nos enfants, et d'autres moments où ça n'y ressemble plus, car la vie n'est pas la même pour lui.
Vraie question.

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 11:18
par andreditdd
citation :
Le titre nous le dit : cet enfant est un enfant des rues.


Le titre est : "Il est l'avenir de quel monde?"

Comme je l'ai suggéré plus haut, cette photo nous renvois en nous même et titille "nos fantômes"

J'ai lu un jour qu'une bonne photo était une photo qui crée une émotion et dans ce cas, c'est une excellente photo

André

simple question

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 11:19
par alain.besancon
Je rejoins Bernard (surtout), Jacques et Jean Yves mais j'ajoute "et alors?":
- comme Bernard et d'autes, j'ai encore souvenir de la fin des années 50 où nous n'avions "rien" c'est à dire "tout": la paix enfin, du boulot par dessus les bretelles, des rêves et des espoirs accessibles si on bossait et pas de tentations multiples et variées et sans exclusions aussi franches que maintenant.
- j'aime BCP la photo de Juan Carlos, simple, belle ....... après ce sont nos esprits qui gambergent, nos lectures qui diffèrent, nos plus ou moins bonnes consciences qui prennent la claque.
- une mauvaise photo n'engendre qu'une seule réaction = "poubelle"; là ça discute, diverge, chamaille = BRAVO point final. Je n'en dis pas plus car j'ignore tout de cet enfant, bien sûr j'imagine mais c'est personnel, éventuellement totalement déconnecté de SA propre réalité.

Alain
je viens de lire André = oui, itou!

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 11:20
par Bernard
c'est une photo qui nous interpèlle ( ça sort des portraits de famille )

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 11:25
par gautier
Dans ce cas, la légende est très importante. Imaginez un peu différents titres :

1) Fatigué après une journée de jeux, mon fils regarde l'objectif.

2) Seul survivant du bombardement, cet enfant témoigne (interview en page 5).

3) Regard d'un gosse du tiers monde. Calle Sarandí. Montevideo, 2002.

Juan a donné la légende 3, pas par hasard.
La réalité est toujours complexe. Lire par exemple l'article Nouveau regard sur la réalité complexe des enfants de la rue en Amérique latine, dont voici un extrait :

Riccardo Lucchini a écrit :
Nous avons relevé une autre modalité à Montevideo où la rue est beaucoup moins riche sur le plan des ressources que celle de Rio. Il importe de souligner que ces enfants de Montevideo ont pratiquement tous été institutionnalisés très jeunes (pris en charge par des ONG ou des programmes d'État). Ce sont des jeunes ayant connu l'institutionnalisation précoce alors qu'à Rio ce n'est pas du tout le cas. Les enfants de Montevideo ont perdu la capacité d'utiliser la rue en fonction de certains besoins (cognitifs, affectifs, sociaux, matériels, de référence identitaire). C'est comme si cette institutionnalisation les a privés de leurs compétences à tirer de la rue ce qui aurait pu les faire entrer dans une carrière d'enfant de la rue. Donc, ces enfants circulent entre la rue, l'institution, la famille, le travail informel, l'école et les ateliers. Dans aucun de ces champs, ils ne trouvent de réponses à leurs besoins. Ils ne sont nulle part chez eux.

le regard d'un gosse

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 12:18
par villegas juan carlos
Bonjour,

Merci beaucoup pour vos réactions, et surtout pour la sincerité de vos contributions! Merci encore.

Ce regard (celui de la photo postée) fait partie du paysage quotidien de n'importe quelle ville (au centre ville) sudaméricane.

Trois ans plus tard, à cent mètres de la l'endroit où j'ai fait la première photo, est entré un jeune (à peine plus âgé que le premier) au restaurant où j'étais en train de diner, pour me demander quelque chose à manger.

Ce n'est plus le même regard.



MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 12:22
par andreditdd
Exact Juan: Ce n'est pas le même regard.
Là, il n'y a plus d'interpretation possible...

Amicalement,
André

merci!

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 12:28
par villegas juan carlos
Merci André. Et très content que tu sois ici!

Au cours de la semaine, je vais essayer de faire scanner d'autres images qui font partie du même film, et des regards qui se ressemblent.

MessagePosté: dimanche 27 novembre 2005 - 12:39
par Chabada
Ce que dit Gautier est clair, La légende de Juan est on ne peut plus claire.
Ce n'est pas un gavroche du Parc Monceau.
Ce n'est pas un montage magouillé à la TF1. Ca dépasse le cadre du photogénique. C'est une info , un reportage.
vous ne pouvez pas être blasé, même si toubib ou journaleux ou cadre ou ouvrier.
C'est en 2002, ça ne peut pas être:" qu'une jolie photo, j'aime beaucoup, c'était quoi la pelloche ? ou ça vignette dans le coin !!

Alain dit :
citation :
j'aime BCP la photo de Juan Carlos, simple, belle ....... après ce sont nos esprits qui gambergent, nos lectures qui diffèrent, nos plus ou moins bonnes consciences qui prennent la claque.


Tu es normand toi aussi ? :D :D
oui elle est belle et simple mais pas que ça , c'est pour cela qu'elle est encore + belle + émouvante... Je dis comme toi Alain