D 76, TX : le process de Jules Steinmetz

the_tuX
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pour de la delta 3200 expo a 1600 vous recommander quoi comme temps ? merci d'avance
skwal4
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Bonjour,

Avec cette méthode (dev 11minutes, 2 renversements toutes les 3 minutes à 20 degré) mes hautes lumières sont un peu grisâtre si je tire en grade deux. Je suis obliger de tirer en split grade et de tripler le temps en grade 5 par rapport au grade 00. Que préconisez-vous (augementer - diminuer le temps de dév., faire un seul retournement, autre)? :???:

Merci.
Christophe
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simple et efficace. Pas mieux

je laisse agir 12 min avec des petits tours de mélangeurs toutes 1'30" quand j'y pense.
Olivier S.
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the_tuX a écrit :
pour de la delta 3200 expo a 1600 vous recommander quoi comme temps ? merci d'avance

Bonjour,

Pour trouver le temps de développement d’une Delta 3200 exposée @1600, j’ai raisonné de la manière abracadabrantesque suivante:

Dans la documentation officielle de Ilford on trouve les temps suivants:
- pour une Delta 400@400 dans du D76 réserve: un temps de 9,5mn à 20 degrés
- pour une Delta 3200@1600 dans du D76 réserve: un temps identique de 9,5mn à 20 degrés.

J’observe donc que le temps de base, selon les données du fabricant, pour développer un D400@400 et une D3200@1600 sont identiques dans du D76 réserve. Incidemment, la sensibilité « nominale » ou « la mieux adaptée » pour de la D3200 semble être de 1600iso.

Par ailleurs, une HP5+ (qui est la pellicule à l’origine de la méthode dite « Steinmetz ») @400 se développe, selon les données du fabricant, à un temps de 7,5mn dans du D76 réserve à 20 degrés.

Selon la vision du fabricant, il existe donc une proportion de 9,5/7,5 entre le temps de développement dans du D76 réserve à 20 degrés d’une D400@400/D3200@1600 et celui d’une HP5+@400 soit 1,2666.

Selon la méthode Steinmetz, une HP5+@400 se développe 12 mn dans du D76 réserve à 20 degrés.

Or, je présuppose (mais sans aucun fondement scientifique) que l’on ne peut pas appliquer les mêmes courbes entre les films classiques (type HP5+) et les films modernes tabulaires (type D400/D3200).

Donc, pour développer une D400@400/D3200@1600, je ne vais pas calculer le temps selon la méthode Steinmetz qui donnerait environ 21/24mn mais selon la proportion vue auparavant sur la différence entre les temps d’une D400@400/D3200@1600 et ceux d’une HP5+@400.

J’applique donc cette proportion pour une D3200@1600 soit 12mn (=méthode Steinmetz) x 1,2666 = 15,2 mn que j’arrondis à 15mn.

J’ai développé une D3200 @1600 pendant 15 mn à 20 degrés selon la méthode Steinmetz et j’ai obtenu de bons résultats (même temps pour une D400@400).

Selon votre habitude d’exposition vous pourrez faire varier ce temps de base de 10% en plus ou en moins selon les résultats obtenus.
A bon chat, bon rat !
Olivier S.
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skwal4 a écrit :
Bonjour,

Avec cette méthode (dev 11minutes, 2 renversements toutes les 3 minutes à 20 degré) mes hautes lumières sont un peu grisâtre si je tire en grade deux. Je suis obliger de tirer en split grade et de tripler le temps en grade 5 par rapport au grade 00. Que préconisez-vous (augementer - diminuer le temps de dév., faire un seul retournement, autre)? :???:

Merci.

Bonjour,

Tout d'abord, il serait préférable de prendre 12mn (et non 11mn) et de ne faire qu'un seul renversement toutes les 3mn. Si j'ai bien compris, les hautes lumières sont développées en premier et le temps de 12 mn est suffisant pour les développer intégralement. En allongeant le temps de développement à 12mn, on laisse plus de temps pour le développement des basses lumières. Si les hautes lumières sont grises, il semblerait que cela soit plutôt dû à une insuffisance de l'exposition qu'à la méthode elle-même.
A bon chat, bon rat !
igemo
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Olivier S. a écrit :
les hautes lumières sont développées en premier et le temps de 12 mn est suffisant pour les développer intégralement. En allongeant le temps de développement à 12mn, on laisse plus de temps pour le développement des basses lumières. Si les hautes lumières sont grises, il semblerait que cela soit plutôt dû à une insuffisance de l'exposition qu'à la méthode elle-même.


Amha vous avez tout faux! :wink:

"les hautes lumières sont développées en premier et le temps de 12 mn est suffisant pour les développer intégralement"
Parler de développer intégralement les hautes lumières d'un néga est un non-sens car contrairement à celles d'un tirage car le développement d'un film est un processus à progression infinie.
Si on laisse son film dans le révélo pendant 2 heures au lieu des 10-11 minutes requises on aura peut-être des hautes lumières développées intégralement, noires in-tirables et comme du béton mais développées intégralement.

"Si les hautes lumières sont grises, il semblerait que cela soit"... un effet de sous-développement autrement dit développement anémique. Solution : rallonger le temps de développement ou agiter plus.
Ce sont les hautes lumières et leur rendu qui renseignent sur la qualité d'un développement : noires et très denses = développer moins. Grisâtres? Développer plus.
Les pros du labo disent qu'on doit pouvoir lire les caractères d'impression d'un journal à travers de ces hautes lumières.

"En allongeant le temps de développement à 12mn, on laisse plus de temps pour le développement des basses lumières"
Faux : allonger le temps de développement ne conduit qu'à une seule chose : augmenter le contraste du négatif et faire péter le grain (beurk sauf si on veut un rendu à la « France Soir » des années 70 ou qu'on est fan de photo japonaise). L'obtention (minime) de plus de matière dans les basses lumières ne sera qu'un effet marginal de ce rallongement.

Si vous voulez vraiment plus de matière dans les basses lumières ça se joue à l'exposition pas au développement en changeant l'index d'expo de votre film : 250 au lieu de 400 Iso ou 64 au lieu de 100.
"In the future, Russia will be the military center of the world, Iran the scientific center, and China the economic center."
Ebrahim Raisi
Olivier S.
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igemo a écrit :
Amha vous avez tout faux! :wink:

J'aime beaucoup ce genre d'affirmation qui incite à un dialogue serein, dénué d'affectivité, et à la recherche de la vérité objective... :ravi:

Je ne suis pas chimiste, mais avez-vous entendu parler des développements compensateurs? Il me semble que dans ce procédé "Steinmetz" le fait d'une part de conserver (au renouvellement près) le même liquide qui recueille donc les résultats du développement des films précédents et d'autre part d'effectuer peu d'agitation (un gentil retournement toutes les 3 mn) a pour conséquences (i) un épuisement local plus rapide du révélateur sur les hautes lumières du négatif et un développement plus approfondi des basses lumières et (ii) la mise en oeuvre d'un développement physique (qui accompagne le développement chimique).

La clef étant bien sûr une exposition juste (ni sur ni sous-exposition).

Ce que je cherche à comprendre (voir ici viewtopic.php?f=16&t=66469&start=15), c'est ce que contient cette "soupe" du flacon "A". Avez-vous une idée?
A bon chat, bon rat !
bruno_l
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indre et loire
ici http://www.jackspcs.com/d76.htm
Olivier S.
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Merci, ce n'était pas le sens de ma question. Là il s'agit de la composition du D76. Ce que je cherche, c'est que contient le D76 une fois qu'il a révélé un film, puis deux etc. (cf la méthode "Steinmetz et son flacon "A").
A bon chat, bon rat !
bruno_l
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indre et loire
des dépôts divers et variés :grin: peut être un peu de colorants de la couche anti halo
philbed
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Malheureusement Olivier, comme le dit igemo, vous n'êtes pas dans la bonne direction.
La façon de procédé de JS consiste essentiellement à développer un film avec une agitation minimale. Dans tous les labos que j'ai fréquenté, y compris celui de JS, les développement était faits par inspection et non en respectant un couple durée/température. C'est d'ailleurs mentionné dans le post original. La regénération du révélateur était aussi une pratique courante, bien que la méthode décrite dans le premier post ait été erronée.
Il faut avoir présent à l'esprit que les labos qui utilisent la méthode par regénération ont à leur disposition des outils pour connaitre régulièrement la qualité des bains (sensitogramme, densitomètre, pHmètre, densimètre, etc.). Jules lui avait son oeil et son expérience qui lui permettaient en inspectant le film à l'aide d'une faible lumière verte au bout de 6 à 7 minutes d'estimer la durée totale de développement.
La méthode d'agitation minimale permet de retenir les hautes lumières. Ce sont elles qui mettent le plus longtemps à monter en densité. Si on agite peu, le faible renouvellement du révélateur sur le film empêche la montée du contraste.
Au fur et à mesure que l'on utilise le même flacon de révélateur, celui-ci se charge en bromure qui a tendance à accélerer le dévéloppement et à produire des ombres plus bouchées. Le contraste général peut-être déséquilibré mais c'est surtout le contraste local qui est malmené avec un effet de bord qui se détériore. C'est pourquoi la solution de regénérateur est fortement dosée en borax qui va contrebalancer l'action du bromure.
Cette détérioration peut être visible plus dans certains cliché et moins avec d'autres. Cela dépend si la photo a été prise par temps gris ou en plein soleil.
D'où l'importance du développement par inspection qui permettait autrefois d'ajuster le développement en fonction de la qualité du révélateur. Aujourd'hui peu de gens le pratiquent surtout en 35 mm.
igemo
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Merci Phil! :wink:

Il faut dire et répéter que vouloir faire endosser la méthode à Jules par des amateurs est un peu paradoxale pour être poli. Cette méthode est issue de milieux professionnels alors que les amateurs sont par définition des... amateurs!
Autrement dit : ce sont les CONTRAINTES d'un labo pro qui obligent à travailler ainsi : préparer en une seule fois des dizaines de litres de révélo pour remplir ce qu'on appelle "une cuve profonde".
Ensuite on ait quoi? Ben on va faire en sorte qu'avant de jeter ces décilitres de D-76 il va falloir les rentabiliser, donc développer dedans des films NB. Plein... en tous cas le plus possible! Et pur parce que si on diluait ce D-76 à 1+1 il tournerait en 24 h. DOnc on développera les films dans la soupe pure.

Ca marche si passe au labo Duchenoque qui revient de l'autre bout du monde avec 300 TRI-X qu'il veut développées et contactées pour dans 4 jours (et qu'il a du fric). Sinon il faut faire tenir le révélo, encore une semaine un mois ou deux. D'où la régénération... pour faire tenir la soupe encore un peu avant de la balancer et d'en diluer d'autre. On régénère et on inspecte les négas en cours de dév si on a un oeil d'aigle comme Jules. Ca s'acquiert : il faut juste 30 ans de pratique. :mrgreen:

Donc vous avez compris : les deux mamelles de la méthode à Jules (utiliser le révélo pur et le régénérer) ne sont pas issues de la volonté d'aboutir à un ultimum technique/artistique mais de contraintes ECONOMIQUES : faire que la chimie tienne le plus longtemps (et rapporte un max) avant d'ouvrir les vannes et de la mettre à l'égout.

Un amateur à petit débit aura plutôt intérêt à utiliser sa chimie à 1+1 et à bain perdu. C'est la MEILLEURE façon de faire et c'est comme ça qu'opèrent les authentiques labos pros cad ceux qui travaillent artisanalement comme Guillaume Génèste ou Hervé Bruhat avant lui.

Mais bon
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philbed
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igemo a écrit :
Donc vous avez compris : les deux mamelles de la méthode à Jules (utiliser le révélo pur et le régénérer) ne sont pas issues de la volonté d'aboutir à un ultimum technique/artistique mais de contraintes ECONOMIQUES : faire que la chimie tienne le plus longtemps (et rapporte un max) avant d'ouvrir les vannes et de la mettre à l'égout.


Un bémol toutefois. Pour un labo qui a une grosse production, la regénération est la méthode la plus sûre dans la mesure où elle s'accompagne toujours d'un contrôle qualité exigeant. C'est toujours la règle aujourd'hui dans les laboratoires de films photo et ciné.

Par ailleurs, d'un point de vue artistique, c'est aussi, quant on est en mesure de contrôler le procédé, la certitude d'obtenir des résultats presque identiques d'une pellicule à l'autre.

J'ai connu de nombreux photographes, particulièrement au Japon, qui utilisaient cette technique car le D76 regénéré en couple avec le Tri X donne une gamme tonale assez étendue avec une courbe plutôt rectiligne et un négatif à l'aspect différent que s'il avait été traité à bain perdu. Mais on parle là de bac de 15 litres agités à l'azote ou à la main avec au moins 2 films traités par jour.
Olivier S.
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Merci beaucoup igemo et philbed d'avoir pris le temps de répondre. Je comprends bien que vous décrivez l'activité d'un labo professionnel qui cherche à minimiser ses coûts de produits chimiques et j'adhère à tout ce que vous dites à ce sujet. Notamment la nécessité de l'inspection visuelle. Mais j'avais compris que la méthode dite "JS" telle que décrite par feu Zekkar était justement adaptée à un "amateur à petit débit".

philbed a écrit :
J'ai connu de nombreux photographes, particulièrement au Japon, qui utilisaient cette technique car le D76 regénéré en couple avec le Tri X donne une gamme tonale assez étendue avec une courbe plutôt rectiligne et un négatif à l'aspect différent que s'il avait été traité à bain perdu.

Pour moi, le coeur de la question est là. J'obtiens, me semble-t-til, des négatifs avec un dégradé de gris spécifique. Ces négatifs sont différents des négatifs obtenus avec la méthode D76 1+1. Ce que je voudrais vérifier c'est si ma procédure est ok et si mes négatifs sont corrects. Et si c'est le cas, pourquoi cela marche-t-il?

Est-ce que la solution de D76 qui vient de développer un négatif contient de l'argent ("Ag") sous une forme ou une autre? Merci.
A bon chat, bon rat !
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