Où sont passés les enfants ?

edemsh
    dossier 23
Régulier
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Depuis le 2 juin 2009
Paris
Mon travail comme photographe est connecté à mes émotions les plus intimes. La plupart du temps je ne traite pas directement de la représentation humaine mais plutôt de son absence.
Je travaille également comme directeur de la photographie au cinéma. Je croise donc beaucoup de comédiens et je passe le plus clair de mon temps à travailler sur leur présence à l’image et sur leur photogénie.

Quand je m’intéresse à un sujet ou à un personnage dans mes photographies il est systématiquement le contre point des archétypes cinématographiques. Il y a de nombreuses séries photographiques sur lesquelles je travaille dont l’objet principal est justement la disparition de personnages ou d’êtres humains. Certains lieux urbains désertés nous renvoient une certaine forme d'ontologie à laquelle je suis très sensible.

Désormais mon activité photographique est une forme de mode vie, un moyen de percevoir le monde mais c est surtout pour moi une occasion d’explorer et de structurer mes émotions et mes sentiments les plus profonds. Je suis très intéressé par les processus liés à la conscience, la philosophie existentialiste qui bataille souvent avec mon intense nostalgie.

Le nom de cette série est: « Où sont passés les enfants ? ». Qu est ce qui nous émeut tant lorsque nous regardons jouer des enfants? Il y a de la dramaturgie, de la mise en scène dans ces situations, il y a les gentils, les méchants, les tendres… un public. La plupart du temps ne jouent ils pas des rôles ?

Sur un plan plus émotionnel certains enfants, surtout les nôtres, créent un lien si fort avec nous mêmes qu’ils semblent remplir tout nos besoins existentiels. Ils deviennent notre raison de vivre. Je ne ressens jamais plus intensément le vide que lorsque ma fille n’est pas là.

Photographier certains espaces de jeux vides d’enfants, peut être une manière d’éprouver le lien que nous avons avec cette nouvelle génération. Cela interroge notre futur en même temps que nos souvenirs. Ces images pourraient être un moyen de ressentir ce qu’il reste en nous lorsque nos enfants disparaissent. Serions nous alors seuls face à nous mêmes ?

Ces images ont été réalisées avec les boitiers Leica M6 TTL 0,85, M9, M240 et les optiques Summicron 35mm asph, Summilux 35mm FLE, Elmarit 28mm asph, Summilux 50mm presaph et Summicron 90mm preasph. Je travaille sur cette série depuis 5 ans. Ces photos ont été prises à Oslo, Paris, Dieppe et Le Grand Quevilly.
















"+1" de la part de : Davidof, djidji1, fil/b, gretsch2004, Patm, ROM36, Sylviea5
Davidof
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Depuis le 13 août 2009
Prague et Paris
Une série bien ficelée dont j'apprécie les rendus, avec un vrai fil conducteur.
Petite réserve concernant la dernière image plus brumeuse, qui dénote en terme de rendu (moins de "peps" que les autres).
Mon quarté : 7-1-2-4
stephane_marco
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Depuis le 14 juil 2010
Yonne
J'adore l'atmosphère de la 8. Elle me fait penser à un film que j'avais oublié, "Le huitième jour" avec Daniel Auteuil et Pascal Duquesne.
Je pense qu'elle ne vas pas avec les autres par sa vue lointaine et aussi par sa tonalité plus froide. Ah, que la couleur c'est difficile!
Sinon la série est intéressante.
Bravo pour la participation au prix.
Du film, une optique ancienne, une galerie: Summar code SUMUS.

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Patm
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Depuis le 26 juin 2005
Loiret
Bonsoir

Un beau reportage, merci beaucoup pour le partage et les émotions.

Cordialement

Patm
Je me considère toujours comme un amateur aujourd’hui, et j’espère que je le resterai jusqu’à la fin de ma vie. Car je suis éternellement un débutant qui découvre le monde encore et encore.

André Kertész

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