Posté: samedi 29 août 2020 - 11:55
Je ne comprends pas pourquoi un appareil photo numérique devrait avoir nécessairement une durée de vie limitée. Que son obsolescence technologique soit rapprochée (et, même, très rapprochée), cela se conçoit et se comprend parfaitement. C'est la nature même de la technologie numérique qui l'exige. Mais pourquoi devrait-on considérer comme normal le fait de devoir (je dis bien "devoir") changer de boîtier tous les cinq ou six ans ? Je ne comprends vraiment pas ce genre de raisonnement. Le choix de conserver son Leica pendant vingt ou trente ans (au moins jusqu'à la mort de l'obturateur) même s'il s'avère dépassé technologiquement est un choix qui me paraît au contraire responsable et respectueux de l'environnement et des ressources rares de notre planète. C'est aussi un choix qui est raisonnable vis-à-vis de ses finances personnelles. C'est, en troisième lieu, un choix adulte : rien ne sert de courir derrière la dernière nouveauté technologique si l'appareil que l'on possède fait d'admirables photos et donne pleinement satisfaction. Et, enfin, c'est un choix qui traduit le profond respect que l'on éprouve pour l'ensemble du personnel de cette admirable firme (ingénieurs, techniciens, ouvriers qualifiés) qui ont conçu l'appareil, l'ont monté pièces après pièces, ont monté à la main, calé et réglé le télémètre (cette magnifique mécanique de précision de plus de 200 pièces), ont vérifié le bon état de fonctionnement de l'ensemble et l'ont emballé avec tout le soin que l'on connaît. Je n'aime pas le jetable et j'aime le travail bien fait, à partir de matériaux de qualité. C'est pourquoi j'aime Leica. Et c'est pourquoi aussi j'aime conserver mon matériel Leica. Je suis donc très déçu par l'aventure malheureuse du capteur CCD de Kodak qui équipe la série des M9 et dont les qualités photographiques sont pourtant indéniables et reconnues de tous.