En préambule, comme déjà dit en ouverture de ce poste, j'ai réglé le Q2 en ISO auto avec les paramètres suivants :
valeur ISO max : 6400, vitesse maxi : 1/250 - voire 1/500e si les conditions de lumière le permettent - valeur que je ramène à 1/125 voire 1/60 si la luminosité est faible
Au moins, je n'ai pas à m'occuper de la vitesse, sauf effet particulier recherché.
En photo de rue, le 1/250e est un minimum, car tout est en mouvement; le stabilisateur va compenser les mouvements de l'appareil mais pas ceux du (des) sujet(s).
Et pour moi, si aucun élément de la photo n'est net (j'ai appris à me satisfaire du "net" alors que j'estime que pour une photo vraiment réussie l'adjectif qui conviendrait serait plutôt "parfaitement net" !), c'est raté. Sauf bien entendu quand le style recherché est justement le flou (comme ce que fait Eric Bascoul qui maîtrise totalement son art avec un rendu superbe -
memberlist.php?mode=viewprofile&u=193).
Après, j'opte pour une solution de réglages selon mon humeur du jour, ou selon le sujet. Que je shoote en N&B ou en couleurs ne change rien, il m'arrive d'ailleurs souvent de jongler entre les modes pellicule via la touche Fn que j'ai dédiée à cet usage; je trouve juste qu'il est plus difficile de réaliser une bonne photo couleur qu'une bonne photo N&B (c'est mon point de vue...tout le monde ne sera forcément pas du même avis).
Puis je me mets en mode "radar" : il est important de repérer la "cible" (le sujet) le plus tôt possible, afin d'anticiper et de se préparer.
1ère technique, la plus simple - autofocus en mode continu, focale calée sur F4 ou F5,6 (en dessous, la zone de netteté sera vraiment très réduite...) : j'ai repéré ma cible, je colle le collimateur sur le visage, je maintiens le déclencheur enfoncé à moitié et je m'approche du sujet en ajustant le cadrage; je peux, le cas échéant, commencer à shooter pendant ma phase d'approche, d'autres éléments intéressants pouvant entrer dans le cadre, il sera toujours temps de faire le tri une fois à la maison. En procédant ainsi, si le collimateur est bien resté sur le visage et si la vitesse de déclenchement est restée compatible avec le mouvement du sujet, à priori, ça devrait être net. Cette méthode permet de se concentrer sur le cadrage, l'expression du sujet, la recherche de "l'instant décisif", cher à Cartier-Bresson.
Si cette méthode convient bien dans une foule - ou quand il y a suffisamment de "cibles" autour -, elle est plus délicate à utiliser sur un sujet isolé, surtout si celui-ci est face à moi et m'a repéré...on ne sait jamais comment il va réagir.
Dans ce cas, j'utilise une autre technique :
Je procède comme précédemment (mêmes réglages, repérage de loin et de préférence - mais pas indispensable - avant que le sujet m'ait repéré, accrochage du collimateur.
Puis je ramène mon appareil devant mon ventre (je l'ai équipé d'une dragonne de poignet pour ne pas le porter autour du cou), j'effectue mon approche et je déclenche.
Cette méthode demande bien entendu un apprentissage pour trouver le bon angle, mais avec un peu de pratique, elle fonctionne très bien. La discrétion est assurée et ce d'autant plus que le Q(2) ne fait aucun bruit de déclenchement (contrairement à un xPro2); il convient évidemment d'éviter de fixer la cible dans les yeux
...
Il est aussi possible de se rapprocher latéralement du sujet, ce sera encore plus discret et permettra de passer à moins de 2 m de lui : en tenant l'appareil contre son ventre mais orienté vers la droite ou la gauche, ça fonctionne très bien aussi.
Ma dernière méthode est de débrailler l'autofocus; je choisis mon ouverture selon les conditions de lumière et je règle la bague de distances pour être net au moins entre 1m et 2m. En procédant ainsi, mes seules préoccupations sont le cadrage et l'appréciation de la distance me séparant du sujet. Là aussi, il faut s'entraîner un peu pour peaufiner ses réglages, mais c'est un vrai jeu et l'expérience montre qu'on progresse très vite avec des résultats qui peuvent être très sympas !
J'utilise souvent cette technique pour photographier des personnages devant ou derrière une vitre (bar, coiffeur, laverie, voiture, ...les sujets sont inépuisables et les reflets sont souvent magiques !) : je me contente de marcher sur le trottoir et shoote latéralement pendant mon déplacement; je regarde les résultats et souvent je repasse dans l'autre sens.
L'avantage du numérique par rapport à l’argentique : multiplier les prises ne coûte pas plus cher, alors pourquoi s'en priver ? Il faut juste faire le ménage après : inutile de conserver ce qui n'est pas réussi, il vaut mieux provoquer une nouvelle occasion de recommencer ses photos pour s'améliorer et compter sur le petit détail qui n'était pas là la dernière fois mais qui aujourd'hui change tout et vous permet de réaliser une belle image.
Il n'y a que 6 mois que j'utilise le Q2, je compte bien en découvrir encore plein de facettes et inaugurer de nouvelles techniques, le domaine est inépuisable et tout le plaisir est bien là !