The limits to growth, également connu sous le nom de
rapport Meadows, a fêté cette année ses cinquante ans.
En se basant sur divers modèles mathématiques, une équipe du MIT a démontré dans ce texte qu’une croissance infinie dans un monde aux ressources finies est insoutenable et mène inéluctablement à l’effondrement global de la société.
Il aura fallu cinquante années, un président russe à l’étroit dans ses frontières, un été caniculaire, des nappes phréatiques exsangues, des incendies dantesques, une nature pressurée…
… pour qu’enfin « la fin de l’abondance » soit évoquée.
Il est louable que les autruches qui nous gouvernent fassent mine de sortir la tête de leur trou.
Louable mais tardif et condescendant : nombre de ceux qui auront à fournir des efforts sont déjà en « situation de sobriété subie ». Contrairement à nos décideurs qui pourront continuer à arroser les golfs qu’ils fréquentent, faire du jet-ski et prendre leurs jets pour des trajets de quelques minutes.
Le quidam continuera, lui, à couper
le wifi, régler le thermostat sur 19°c ou se couvrir pour se protéger du froid…
Des mesurettes en comparaison des défis qui attendent nos sociétés.
Maintenir notre niveau de croissance implique de toujours consommer davantage d’énergie et donc de continuer à réchauffer notre atmosphère. Pisser sous la douche n’y changera rien et mènera tout droit l’humanité à sa perte.
Il serait nécessaire de recourir à un plan ambitieux si l’on veut que nos enfants puissent se nourrir sans avoir à réapprendre des gestes séculaires.
Malheureusement, nos « empullés » à col roulé ne réfléchissent que sur le temps court : celui de leurs mandats. Nous risquons fort, et nos descendants après nous, d’être confrontés à nombre de crises provoquées par ce nombrilisme mortifère.