Gorne: trés mauvais souvenir. Je leur donnais des ekta 4x5 et régulièrement ils me plantaient les griffes des pinces dans l'image tout en disant qu'ils ne pouvaient pas faire autrement!!! Donc, depuis, j'évite.

Il faut signaler la publication toute récente d'un Paris (chez Steidl) signé de Robert Frank présentant un ensemble d'images réalisées à Paris dans l'aprés-guerre pour beaucoup inédites. Paris est un authentique livre photos; outre une étonnnante qualité de reproductions qui place ici Steidl, en tout cas pour ce livre, comme l'un des meilleur pour le noir et blanc, il est construit à partir d'images qui s'enchassent en complément et en dynamique; sa construction est parfois cinétique ou d'inspiration cinématographique et trés efficace. Il y a des jeux d'analogies formelle et sémantique qui perturbe subtilement le regard. Il n'y a pas de considération sinon d'attendrissement exotique sur la ville de ces années là (ces mêmes années d'aprés-guerre qui verront passer Frank à Paris - en fait, au départ il voulait s'installer à Paris et y monter un studio photo). En fait il y a ici, tout à la fois, une rudesse , une apreté du regard photographique et une inspiration riche en poésie. Techniquement, évidemment , l'on pense beaucoup au Leica qui seul donne, pour qui le veut et le peut, cette furtivité de l'approche, cette manière d'emporter le monde pour le restituer dans ces petits bouts d'argent.

Saul Leiter est un photographe qui a échappé à la reconnaissance pendant longtemps. Pris en main depuis quelques années par la grande galerie new yorkaise, Howard Greenberg, ses photographies, appuyées par deux livres chez Steidl plus un Photo Poche, nous sont aujourd'hui beaucoup plus connues. La première vraie exposition française eut lieu à la Fondation Cartier Bresson, il y a déja plusieurs mois, et fut plutôt une réussite car elle mélait tirages couleurs et noir et blanc, avec, de plus, une variation de formats qui était intéressante (pourquoi faut-il , à tout prix, que les tirages soient présentés dans les mêmes formats ?). L'exposition, en bref, donnait une sérieuse approche du regard de ce photographe des plus modeste qui, comme Louis Faurer, mais avec plus de talents, photographia New York ses rues et sa population. C'est un grand coloriste qui distribue des a-plats colorés et des masses dans lesquels les objets et les êtres photographiés viennent s'échouer. Ces photographies se formulent comme des questions visuelles, parfois des énigmes, posées à la cohérence du monde. Il entreprend ce travail dans le cours des années cinquante et vit "photographiquement" de la mode. Paradoxalement , je trouve ses photographies noir et blanc plus impressionnantes, plus acérées sinon plus engagées , moins contemplatives. Il faut donc saluer l'exposition qui démarre à la Galerie Camera Obscura à Paris, cependant les tirages ne sont pas des ilfochrome comme ceux qui furent jusque là présentées en France mais des lambda un peu plat-plat et surtout subissant un encadrement rectiligne-corbillard (cadre noir+ marie louise blanche) des plus militaire-arty qui nuît sérieusement au regard (avec un côté prêt pour achat ). Cependant c'est une belle occasion de prendre connaissance d'un travail important

Je sors de l'exposition Avedon et je la juge plutôt consternante: les humains son traités comme des insectes par un objectif glacial qui ne retient de son sujet que l'importance sociale ou l'exotisme. D'un côté les puissants, ceux qui sont susceptibles de passer des commandes à l'atelier Avedon, de l'autre les SDF, les pauvres qui apparaissent "tels qu'ils sont", souillés, salis par le travail, sauvages... Il y a d'un côté la célébration des puissants et de l'autre le regard de l'entomologiste porté , avec une complaisance dissimulé derrière la froideur, sur les marginaux. La "distance" du photographe de commande capable de traiter tous sujets ( car ne l'oublions pas American West est aussi une commande) n'amène qu'un intérêt comme pur prétexte à construire des images glaciales et désinvesties . Les pauvres sont écrasés un peu plus par une image qui faira que la Gentry américaine sera fascinée par toutes ces visages. Il n'y a ni espoir ni possible dans cette photo mais la seule fatalité de la puissance du pouvoir de l'argent et de l'art qui le sert.
Je juge cette photographie profondément réactionnaire, naturaliste sinon vitaliste; elle est l'opposée absolu de ce qu'avait réalisé August Sander dans ses portraits Antlitz der Zeit où tout le monde sous l'oeil du photographe était vu à la même hauteur, c'est-à-dire tels qu'ils pouvaient être (du balayeur au bourgeois) et sans artifice (c'est bien pour cela que les nazis interdirent l'ouvrage). De là que les tirages soient réussis ou virés au sélénium pour moi ne changent rien.

Oui, générique ou pas, ce qui m'importe c'est un pare-soleil: je surveillerai sur la Baie. Merci pour le renseignement.

Bonjour,
Je suis à la recherche d'un pare-soleil pour mon Summicron 2/50 qui accompagne mon M2 merci de me prévenir si vous avez des infos.

La conclusion, s'il peut y en avoir une et je ne crois pas cela possible, serait: que le meilleur boîtier restera toujours celui avec lequel l'on a fait et l'on faira ses meilleures photos. Maintenant, et je le reconnais, mes deux M (M2 et MP) remplissent à la perfection leur devoir; ils me laissent le regard libre et leur cadre je l'ai intégré, et si les photos ne me satisfont pas je ne peux que m'en prendre à moi-même; maintenant, il est vrai, je n'ai pas rencontré de problèmes techniques et je n'ai pas un tempérament fétichiste avec mes boîtiers. Il faut que ça serve: un appareil fut-il Leica, même si cette famille à beaucoup de chien et d'allure technique et formelle, est à notre service Il n'a rien à faire dans une vitrine coulissante et dans un écrin de soie. A la main,ou au cou ou dans un sac prêt à sortir pour aider le regard, pour le finaliser: il n'y a que comme cela qu'il existe. Enfin au-delà de ce pragmatisme je persiste et signe: le MP est un extraordinaire boîtier.

J'entends ce qui est dit: en fait, je resterai prudent; je tiens à photographier avec mes deux M et je chercherai un autre biais pour la double exposition. Je ne tiens pas à reprendre le chemin, ingrat et difficile en ce qui me concerne, des réparateurs de boîtiers argentiques même si grâce au forum je sais qu'il en existe de trés sérieux. Merci pour les conseils.

Bonjour à tous Je souhaite réaliser des transparences: en fait, des doubles sinon triple expositions donc au sein d'une même vue; autant la chose est facile sur un moyen format, type Rolei, autant je me questionne pour un M. La seule possibilité que je vois consistant, peut-être, à remonter le film d'une vue (via le R ) et cela à condition d'avoir un compteur précis: sur mon M2 il est quelque peu aléatoire Comment les summiluxiens concernés voient le problème Merci et amitiés leicaistes .

Logique évidemment....Je me faisais des peurs inutiles...Merci pour les avis et conseils

Je me pose la question de l'incidence du déplacement en vélo sur le déréglement d'un boîtier J'ai posé cette question à des marchands et des réparateurs, les réponses sont souvent évasives et surtout contradictoires. J'entends un boîtier mécanique type M2, dénué de cellule et des parcours en longue distance. Je pense à un déréglement possible des vitesses sinon du fonctionnement de l'obtu J'ai toujours évité et en même temps le vélo est un trés bon moyen de se rapprocher des sujets même si la quête qu'est la photo je ne la conçois que pédestre

Je n'ai plus de termes de comparaisons: je pense que le M6 est un excellent boîtier; le M8 ou le M7 je ne connais pas mais une chose est certaine avec de pareils outils tu ne peux qu'avancer dans ta langue photographique, en trouver les termes et ce n'est pas rien Je souligne l'intérêt du MP parce que je l'utilise: peut-être que sa cellule est supérieure à celle du M6TTL: à vérifier...A mon sens ton choix est de fait trés bon: ce qui importe à partir de là ce sera tes photos

Nouveau sur Summilux je parcours avec attention certains de ses blogs ; il va sans dire que ce parcours est souvent passionnant: l'expérience des uns et des autres, les leçons tirées des différentes pratiques, en particulier, en ce qui me concerne, le labo, sont trés interessantes et trés utiles . Maintenant -et vous allez peut-être me répondre- je ne comprends pas trop -sauf erreur pourquoi le MP aparaît si peu dans les commentaires, rélexions, usages rapportés, protestations? J'ai travaillé avec beaucoup de Leica (notamment pour la photo de plateaux) et, spécifiquement, pour les tournages M5 et M6 (pour ces tournages je m'en excuse accompagnés d'un Nikon moteur). Ce sont de trés bons boîtiers avec beaucoup d'avantages et de menus défauts . Maintenant j'utilise exclusivement un MP et un M2. Le MP est un appareil d'une trés grande fluidité qui sait se faire oublier, sa cellule bien maniée est parfaitement efficace, la visée est trés belle , trés lumineuse et confortable. Moi, qui fait de la photo urbaine j'anticipe assez facilement et j'oublie trés vite la cellule. Accompagne d'un summicron 50, j'ai l'impression d'être au paradis. La prise en main me permets d'aller assez loin en basse lumière. Les défauts: peut-être une bobine de rembobinage un peu "légère"qui m'inquiète toujours un peu quand je la manipule. Maintenant, de là, ce qui compte ce sont les images que l'on réalise le reste est affaire de goût et de conviction mais je pense sincèrement que ce boîtier est un extraordinaire outil.