Bonjour Robert.
Il se trouve que nous étions en même temps à Bayreuth. En ville, j'avais toujours mon M7 en bandoulière. Mais pas lors des représentations.
Pour moi c'était la quatrième fois à Bayreuth. La première fois était après dix ans d'attente. Puis à nouveau dix ans. Puis huit. Et là, cinq "seulement". Je m'attendais tellement peu à avoir des places cette fois-ci que j'avais demandé presque la totale: le Ring, Tristan, et les Maîtres Chanteurs. Ne manquait que Parsifal. Et j'ai tout eu: six opéras en six jours. Il a fallu un petit effort de concentration, et un gros effort pour lutter contre la chaleur. J'ai renoncé à la cravate dès le deuxième jour.
Du coup, pas de journée de repos pour visiter les environs cette fois-ci: Bamberg, l'Eremitage bien sûr, mais aussi Nuremberg ou Kronach, patrie de Cranach, Würtzburg, Rothenburg (ah! les retables de Riemenschneider, qui a aussi réalisé le tombeau de l'empereur à Bamberg). La Franconie est une région où je reviens toujours avec plaisir.
Entièrement d'accord avec ce qui a été écrit sur le Ring: très bonne direction d'orchestre de Janowsky, que j'avais aussi entendu à Paris en version de concert (mon premier Ring entier). Très bon orchestre comme toujours, ne couvrant pas les voix grâce à la fosse d'orchestre couverte. Chanteurs excellents dans l'ensemble, et distribution très homogène, avec quelques rares voix un peu en retrait.
Mais la mise en scène de Castorf, et les décors, n'aidaient pas beaucoup les chanteurs (l'escalier du Crépuscule des Dieux, avec les deux murs qui étouffaient les voix..., la totalité ou presque de la distribution de l'Or du Rhin se tassant dans une petite chambre à l'étage d'un Motel minable, ...) et surtout , l'omniprésence de figurants, et de la vidéo empêchaient de suivre confortablement la musique. Je me suis astreint autant que possible à ne pas les regarder pour profiter de la musique.
J'étais presque heureux d'avoir une mise en scène plus dépouillée dans Tristan. Tout le premier acte se passe comme dans une coursive de bateau, avec des ponts et des escaliers, mobiles d'ailleurs, et qui empêchent Tristan et Isolde de se rejoindre. Puis lorsqu'ils se sont rejoints, empêchent Kurwenal et Brangäne de les séparer. Malheureusement, les deux actes suivants étaient ennuyeux. Castorf au moins ne manquait pas d'imagination, même si je n'ai pas compris son message.
Mais le miracle était Meistersinger. Tant la musique, avec la direction de Jordan, que les voix, toutes admirables (Eva peut être un tout petit peu en retrait?) et la mise en scène pleine d'invention de Barrie Kosky, malgré quelques passages discutables (fin du deuxième acte). La première avait d'ailleurs été diffusée à la télévision, j'en avais vu des bribes.
Pour ceux qui souhaitent se rendre au festival de Bayreuth, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une loterie, mais juste d'une file d'attente assez longue. Pour aboutir, il faut faire des demandes régulièrement tous les ans. Si une année manque, on retourne à la fin de la queue.
Mes photos sont encore dans les boîtes et ne seront développées qu'à mon retour de vacances. Je peux vous proposer quelques images de 2012. Mais je suis admiratif des photos de Robert, et de ce qui est fait avec le Monochrom.
1. La tombe de Wagner et Cosima, dans le parc de la villa Wahnfried (sous le lierre)
2. Wagner a possédé de nombreux chiens. Ils sont enterrés dans le parc, certains avec des pierres tombales, avec ou sans inscription. Ici, son fidèle Russ, près de la propre tombe de Wagner (sous le lierre toujours).
3. La villa Wahnfried, avant sa restauration et la construction du nouveau bâtiment du musée. Pas d'eau dans la fontaine, la margelle est ébréchée, il n'y a ni banc ni haie.
4. Ce mur en briques (la maison du jardinier?) que j'aimais bien a disparu, remplacé par le musée et sa cafétéria/Biergarten.
5. L'entrée depuis le parc du Neues Schloss est inchangée.
6. La façade côté rue de Wahnfried.
7. Au premier plan (enfin, après le lampadaire et l'arbre) la maison de Siegfried Wagner, le fils, à côté de Wahnfried. De l'autre côté de la rue, la maison où Liszt est mort, en 1886, et qui abrite le musée Liszt. Je ne sais pas si c'était sa résidence habituelle quand il était à Bayreuth.
Cordialement.
Patrick