Via les remarques du fil sur la côte d’Albâtre, j'ai fait un tour sur wikipedia pour voir la superficie des lieux que tu arpentes... J'imaginais cette zone beaucoup plus vaste. J'étais fan de ton livre, mais alors en découvrant cette contrainte, je te tire mon chapeau pour la variété des images ramenées.

Merci beaucoup camarade du vouvrillon.

Superbe ! La luminosité que crée ce frêle esquif au lointain avec un premier plan un peu sombre, c'est du grand art.

PS : j'ai encore un peu de place dans la bibliothèque, alors vivement le troisième opus de la trilogie

Je suis vraiment impressionné par ce travail. J'y trouve un équilibre rare entre dévoilement et pudeur ! Loin, très loin de ces sempiternelles mains qui cache ce sein que nous ne saurions voir (je m'en sers aussi, faute de savoir faire mieux ), ici, c'est autre chose, une complicité évidente, et de très belles lumières qui permettent d'esquisser, parfois même montrer, sans jamais tendre vers une once de voyeurisme.
Quand c'est bien maitrisé, qu'est ce que c'est beau un nu sculptural comme présenté ici.

Pas facile pour moi dans l'immédiat avec ma future situation familiale... après un refuge noyé de photographe, ça serait sympa à voir !




pas assez large le 28

je découvre Alexandre Deschaumes, très beau travail, il doit en falloir des nuits en bivouac pour appréhender les montagnes de la sorte, avec ces brumes dansantes.
Merci pour ces associations qui me survalorisent quelque peu !

parfois, je me dis qu'un petit téléobjectif serait un réel atout pour mes images de ces lieux, afin d'isoler certaines lumières, comme les images que j'ai pu découvrir sur ton conseil ! Autant je suis pas contre un léger recadrage (de toute façon avec un passe vue au format 23x35, on ne peut difficilement laisser le filet noir), mais le recadrage sévère, je me l'interdis, par contrainte de rendu car j'utilise des traitements films + révélateur relativement granuleux, et que la différence de rendu entre une photo plein cadre et fortement recardé est criante.
D'où mon dilemme actuel, prendre un 90mm pour le m2, j'ai du mal à croire que mes cadrages seront les bons (et avec ma configuration ça serait le 21 à demeure sur le vissant et 35/90 sur le M2, sacré écart quand 21 et 90 sont en simultanée...) ou bien prendre 20 et 105mm sur mon nikon fm en complément du M2 & 35mm, mais qu'est ce que c'est lourd...

Parler de tout ça me donne envie de foncer dans une cabane des Vosges avec une paire de raquettes

Encore merci pour vos messages d'appréciations, cela fait chaud au coeur.

Au vu des messages, il est certain que la montagne n'est pas un sujet fédérateur (je m'y attendais) comme peu l'être par exemple le rapport à l'humain... de mon côté, quand je regarde des images de montagnes, j'y vois bien évidemment une image, un photographe et un regard, mais j'y vois aussi des lieux qui me font rêver, des lieux que j'ai éventuellement arpentés ou que je souhaterai aller voir. Les randonneurs / alpinistes (je fais parti de la première catégorie) sont tout sauf impartial sur ces sujets, tant l'aura de certaines montagnes / certaines faces sont devenus des légendes.
Les dernières images d'Eric Bouvet par exemple, je vois des perles photographiques sur certaines images, et d'autres fois, je vois principalement une face Nord, un sommet aux lignes épurés et le travail d'auteur s'efface parfois devant la beauté que je ressens de ces différents lieux.



Avec grand plaisir ! Surtout si cela est fait avec d'autres gens qui ramènent des tirages (par exemple des ciba ).
Il y a encore des sorties d'organisés entre summiluxien sur la région parisienne ?

Alexis

Il y a une mélancolie qui se dégage de ces images, un sentiment de lieux "désertés", d'abandon, j'adore ! En même temps, je dois apprécier (et le terme est parfois faible) 95% es images que tu montres, qui présente un véritable travail d'auteur.

Et quelle maîtrise du lith (avec la patience qui va avec), je n'ose imaginer comment on peut obtenir des rendus aussi cohérent avec ce procédé et des papiers multiples !

Moins de 4 heures pour réaliser tout cela, et moins d'un mois pour développer, scanner ( ), retoucher et sélectionner, c'est impressionnant.
Même en changeant de sujet complétement, on retrouve tes dynamiques en terme de composition et de constrate, tes teintes caractéristiques ! Comme toujours un travail d'auteur.

C'est tellement cinématographique, que je serai plus que curieux de te voir avec un xpan dans les mains !

C'est beau, sincèrement beau ! Et la beauté n'est pas la chose la plus simple à photographier je trouve !
Maîtrise technique parfaite, la douceur des traitements qui accompagnent la douceur des courbes que mère nature nous offre.

Bravo et je suis partant pour faire une cagnotte afin de t'offrir un trépied

Percutant, frontal, violent, mais nécessaire, un sublime reportage dans l'action, proche mais sans une once de voyeurisme ou de misérabilisme.
Que ce type de reportage, simple mais parfaitement évocateur, manque à la presse !

Bravo pour votre travail et j'imagine l'engagement humain qui va avec !

Merci beaucoup pour cette seconde place, j’en suis plus que ravi ! Il n’y a vraiment aucune polémique à avoir sur ce point, comme cela a pu être évoqué. Un jury est un jury, avec des sensibilités propres, des lectures différentes qui amènent des choix qui leurs sont propres… J’ai des amis qui n’apprécient pas Nicolas Bouvier (assurément l’artiste qui m’a le plus transfiguré, et qui influence assurément tous mes écrits), cela ne fait aucunement d’eux des ignares, juste des humains qui aiment autre chose ! On ne pourra jamais comparer l’usage du monde avec guerre et paix de Tolstoi… Les tribulations sentimentales de Natasha Rostow n’équivalent pas les pérégrinations de Bouvier sur les routes de l’orient, elles se complètent. Les deux livres sont des chefs d’oeuvres, point à la ligne.

Ce qui m’importe le plus, ce sont les commentaires élogieux que je lis ici, en complément des votes ! Première fois que je réfléchis à une série photographique, ce fût un travail passionnant, quelque peu stressant (et assurément chronophage), mais qui avec la bonne réception de mes images, devrait m’encourager à continuer ce type de réflexion.
Plus de 15 ans à empiler mes tirages dans mes albums, sans réflexion, ni chronologie, juste le plaisir d’y accumuler mes tirages une fois secs et repiqués.
Je comprends qu’il y a autre chose à faire, une autre étape, ne pas forcément imaginer les photos comme des images souvenirs seulement, mais comme une suite d’image qui se répondent, s’opposent…


Les tirages sont de tailles modestes (18x27), mon nouvel appartement ne m'offrant que bien peu de place, euphémisme
Et même sans cette contrainte, après mes années d'apprentissages où je tirais en grand sur du 30x40 (pour l'apprentissage, c'est tout de même plus simple au niveau des masquages), je suis progressivement passé à des tailles de plus en plus réduites, par l'influence qu'on exercé sur moi les tirages contacts de Paul Strand et le travail de Pentti Samallahti, 90% de mes tirages sont des 14x21, ce qui me convient parfaitement !



Venant de ta part, c'est un sacré compliment, tant ta maîtrise et ta constante du film et des tirages est blufflante... et sinon super angulon un jour, super angulon toujours, c'est une évidence !



Merci pour ce message sur le texte ! Au cours de notre voyage en Asie sur l'année 2019, j'avais pris un grand plaisir, assez inattendu, à écrire,, raconter ce que nous vivions, parfois intimement, avec ma compagne. Je ne l'avais pas montré sur summilux, n'ayant à ce moment là pas de confiance dans ma capacité à accompagner mes images par des textes !

Quant à l'avant dernière photo (sous cadre chez moi) ce fut le bonheur, l'aboutissement d'un mois dans les alpes italiennes et suisse ! Une ouverture dans les nuages sur le massif du Dolent, on balance le sac, la tente et tout le matos au sol, on prend du film, et on court profiter de ces changements de lumières... Trente minutes et deux peloches plus tard, j'avais la bonne


J'espère continuer ces images (et mêmes quelques horizontales, je dois l'avouer) dans les prochaines années, mais avant ça, il va falloir travailler sur un nouveau projet, rempli de portraits) à savoir la parentalité ! Un peu forcé par mes parents, j'avais fait mon premier "sommet" à 5 ans, donc on peut espérer que je puisse revoir mes chers montagnes rapidement !


Encore une fois, merci à tous et merci

Bonjour Fift,

Un grand bravo pour ce dossier, qui surprend et intrigue. Je n’avais qu’une image tête en tête de ces lieux, douce lumière et contexte tragique, via la peinture de François Biard d’une expédition scientifique du milieu XiXème (conservé au Louvre, département de la peinture française).




Ici, je découvre l’inverse, un contexte neutre, à peine esquissé, dans une lumière dure, froide, qui fait penser au vent glacial du grand nord (enfin ce que j’en imagine, n’y ayant jamais traîné mes guêtres). J’imagine dans tes images, une lumière rasante, rare, à peine plus de quelques heures par jour !
Le parti pris graphique est évident, quelques cadrages « tronqués », non conventionnel qui fonctionnent. La texture est belle, belle réussite qui méritent une suite de ces explorations polaires.

Convention du paysage, satanée convention du paysage. Réflexe inconscient, d’appréhender la nature de gauche à droite, comme le temps qui passe. Imaginaire collectif de vacances au soleil, de plages… d’horizons plats ! Ici, point de gauche ou de droite, la verticalité règne sans partage. En haut, les temps géologiques, le royaume des cieux peuplé de gigantesques cathédrales de roches et de glaces. En bas, l’instant, uniquement l’instant. Alpages, pierriers, glaciers, peu importe. Un sujet prédomine malgré son absence du cadre : le moment présent, le prochain pas. Négligeable et insignifiante temporalité humaine.

Perclus par la fatigue de ce départ en milieu de nuit, et sous un ciel désespérément uniforme, la pensée s’intériorise. L’esprit divague, ressasse en oubliant progressivement les merveilles environnantes. La liberté du nomade solitaire à un prix, sa difficulté à évacuer maussades et inquiètes pensées, quand le souvenir du lever de soleil au sommet s’estompe à la première distraction venue… La divagation comme seul remède. Je rêve de ce ciel bleu sombre, unique, que la nature offre en cadeau à ceux venus tutoyer les hautes altitudes. De nuages noirs déferlant dans de calmes vallées ensoleillées. De fines percées lumineuses révélant soudain de sombres et glaciales combes rocheuses.

Antagonisme irréconciliable du marcheur et du photographe. Le premier fuyant eau et nuages quand le second n’aspire qu’à flirter avec l’orage. Les heures passent, les pas s’amoncèlent jusqu’à s’oublier dans la masse. Douleur du corps et sourire aux lèvres. La brume se lève enfin, les montagnes se parant alors de leurs plus beaux atours. Nimbés de leurs robes cotonneuses, les reliefs s’effacent comme écrasés par de trop lourdes étoffes. A mesure que les sommets s’évanouissent, les souvenirs s’enracinent… et la curiosité pour la prochaine vallée s'exalte. Espérons que le ciel n’y soit pas au beau fixe !

Merci pour les retours différents. j'ai testé un des systèmes que tu décris Jean-Philippe chez un ami, j'ai pas trouvé ça très agréable, même avec des appareils compacts, on a tendance à frotter les bras dessus, et en randonnée sur le long cours, le frottement c'est le mal absolu (mon bassin peut en témoigner actuellement). Pour les protections "classiques", un half case ne résout rien, et je me voyais mal enlever mon sac, sortir les top cases, les fixer aux boitiers puis remettre le sac à chaque grain

J'ai au final et après une longue réflexion, joué la carte de la simplicité et adopté la vision de la montagne moderne, à savoir que la légèreté, c'est la sécurité... Et donc aucun matériel de protection. En cas de grosses averses / grêles, j'enfile le gortetex, un des boitiers dans la veste pendant au cou, et l'autre dans une des poches de la veste, la sangle portée à l'épaule opposée (j'ai une lanière longue et une lanière courte quand j'effectue ce genre de périple afin de limiter les chocs entre les appareils). Comme cela, je peux tout de même les sortir et faire une photo sous la casquette pour protéger un tant soi peu de l'eau.

Même si l’Écosse fût bien écourtée par une grosse entorse, j'ai conservé ce système en Vanoise et dans le Valais suisse, et je pense ne plus me préoccuper de ces "soucis". Hormis un col franchement dangereux en suisse où j'ai rangé mes boîtiers dans mon sac (enfin dans mon duvet, ça amortit bien la plume d'oie ), j'ai pu photographié tout du long sans souci. Malgré les frottements et les petits chocs récurrents contre les hanches, tout est revenu en parfait état, même pas un petit décalage de télémètre sur mon m2, comme cela m'était arrivé dans le Val d'Aoste.

Merci pour vos conseils dans tous les cas.