Une nouvelle fois merci à tous d'avoir pris le temps de passer, de commenter, d'apprécier. Ce sont des retours qui font bien plaisir !
Et pour répondre en vrac...
Peut être est-ce dû à la pratique des photos de nuit, commencée il y a une grosse dizaine d'années, mais je ne me pose plus de trop de question technique lors de la prise de vue. Je suis particulièrement sensible aux ambiances nocturnes, qui me permettent une approche pudique qui, peut être, me ressemble... Donc je suis là dans mon élément et c'est comme tout, on photographie bien quand on se sent bien, détendu, ouvert à ce qui nous entoure et encore plus quand on aime le sujet. C'est une simple question de plaisir.
Bon comme nous sommes quand même sur un forum
je reconnais que le M7 est mon outil total pour ce genre d'exercice. J'avais commencé à photographier la nuit avec un contax G2 et de la neopan 1600. C'était magique. Boitier que j'ai vendu lorsque j'ai acquis le M de mes rêves. Feu la Neopan Ca fait parti du plaisir, cela aussi, d'utiliser un outil que l'on aime, adapté à notre main et notre oeil. Comme un artisan.
J'ai découvert Tokyo un peu comme Scarlett Johansson... Parti en voyage en 2015 et débarquant un matin hagard, seul sous une pluie battante, en jet lag total, errant pendant plusieurs jours au hasard d'une ville survoltée que je ne comprenais pas. Un premier voyage que je ne devais pas faire seul initialement... Sans doute que ce rapport quasi physique à la mégalopole m'a aidé à m'y fondre et qu'à défaut de la saisir, j'ai appris à l'aimer. Au cours de différents séjours nippon entre 2015 et 2019 j'y aurais passé un mois plein cumulé. C'est encore peu. Juste une caresse, à peine un baiser volé, et la furieuse envie d'aller plus loin. Je prévoyais un long séjour en 2021, pour prendre le temps, pouvoir se poser, humer l'air et laisser le hasard agir... on verra en 2022 peut être.
Tokyo présente tant d'aspect, c'est une ville monde. J'ai construit cette série d'une certaine façon, pour traduire un certain sentiment. Tout autant j'aurais pu vous présenter une ville ensoleillée, provinciale, joyeuse et zen. J'avoue de fortes influences de photographes japonais, Moriyama en tête évidemment. J'étais comme un gosse en visitant la galerie de son éditeur Akio Nagasawa. Il est d'ailleurs fascinant de découvrir cette passion de la photographie qui anime les japonais. En premier lieu aucune agressivité envers quelqu'un qui porte un appareil (on a beau dire, ça détend aussi au moment de la prise de vue), une profusion de livres photos (bon ok, pas tous véritablement dignes d'intérêt) qui démontre une facilité éditoriale impensable ici et une capacité à exposer sans être un grand nom ou un "copain de" qui suggère un rapport à la photo vraiment amateur plus qu'artistique ou marchand (quand ces deux mots se fondent en un seul).
J'en profite pour recommander à ceux qui ne connaitraient pas les grands maitres de la photo japonais que sont Issei SUDA, Shoji UEDA ou Masahisa FUKASE. Moins trash que l'omniprésent Araki et moins dark que Daido. Et je voudrais également évoqué le "jeune" Yasuhiro OGAWA, par ailleurs homme très sympathique avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger, dont le dernier ouvrage rétrospectif "The Dreaming" vient d'être publié.
Encore une fois, merci à vous de passer par ici