Robert a écrit :
Bonjour à tous,
ces quelques réflexions peuvent tenir place ici, après réalisation de mes " devoirs de vacances ".
J'ai longtemps eu un labo "non fixe" avec divers matériels dont, pour finir un LPL, mais j'ai dû cesser faute de temps car installation/désinstallation finissent par lasser.
Passage par une location de labo à Paris, puis scan + impression, le plus souvent en piézographie sur Canson Arches 88 actuellement après un phase Awagami Bambou.
Et, est revenue l'envie de baryté vrai, envie irrépressible.
Si mon expérience peut servir, voici une chronique quasi psychanalytique !
Les films : après des phases " touche à tout ", je suis resté fidèle à l'Acros 100 V1 et j'ai récemment épuisé presque tout mon stock avec quelques déboires avec les derniers,
périmés depuis 2012. Je vais faire un bout d'essai avec la Delta 100.
Moralité, n'achetez pas trop à la fois

, congélateur ou pas. En 400, HP5 plus que Tri X. Même chose en 120, en 100 comme en 400..
En 4x5, je suis resté fidèle pendant des années au TXP 320, modèle de régularité sans surprise. Bien sûr, c'est devenu cher, mais je n'ai pas un gros débit.
Un essai récent de Bergger 400 Pancro m'a déçu, notamment par des défauts dans l'émulsion. La FP4 125 est entre les deux.
Développement des filmsIl y a quelques années, j'ai fini par installer un labo à demeure dans une " maison de famille " à 450 km de Paris

, ce qui veut dire accès intermittent.
Je suis passé par différentes phases, développement à Paris puis tirage là bas puis développement et tirages là bas voire développement en labo (cata, y compris en pro)
et je suis revenu aux développements de films dans les deux endroits, scan et impression à Paris, et tirages décentralisés...
Je reste fidèle à Paterson, à l'agitation initiale, en tapotant la cuve pour chasser les bulles, et une agitation toutes les 30 secondes.
Je n'ai que deux révélateurs, LC 29 à 1+19 ou 1+29, le plus souvent, ou HC 110, dilution B ou H, selon le type de photo et la recherche d'un étalement relatif du contraste.
Lavage méthode Ilford renforcée. Agent mouillant (5 ml/l, eau déminéralisée).
Et, point important (merci à Alesane du conseil), j'ai fini par acheter la trop chère armoire de séchage JOBO Mistral qui a résolu le problème des poussières
et supprimé la plus grande partie de la repique !
Le tirageEn vue de cette évolution, j'ai recherché des agrandisseurs et acheté au fil du temps, 1 Focomat 1 C et un Omega D3, sur summilux.net, qui étaient en piètre état, finalement,
et que j'ai fini par donner à des amateurs éclairés, puis un Kaiser VCP 6000 pour le 24x36 acheté à un juge d'instruction et j'ai bénéficié de dons, un Durst 659 et un Durst 800.
Je suis passé, comme autrefois, par toutes les discussions entre condenseur et diffuseur et j'en passe. Ne parlons pas des optiques et je n'utilise plus que deux Schneider (80 et 150) et un Rodenstock (50).
Aujourd'hui, je suis stabilisé avec un Durst 1205 Colidap dédié au noir et blanc du 24 x 36 au 4 x 5, le passe-vue du 4 x 5 amputant très légèrement les coins, ce qui n'est pas très grave,
n'ayant pas l'obsession du liséré noir en périphérie.
J'ai fini par opter pour des portes films sans verre dans le passe-vue du Durst, sauf pour le 4 x 5.
Après une phase de dispersion, je me suis fixé aux papiers Ilford, MG Classic (baryté) et Warmtone (baryté). Produits Ilford.
Rien à dire sinon ce que tout le monde connaît avec des variations entre les lots sans date de fabrication et des mésaventures aléatoires.
C'est d'ailleurs cela qui m'a poussé à essayer du FOMABROM Variant 111 MG et j'ai été surpris par la qualité, de belles tonalités et une bonne main, 280 grammes contre 255 à Ilford.
En pratique, étalonnage de chaque boîte, agitation et développement poussé à son terme (2 mn ou +), bain d'arêt (Tetenal), fixage (Ilford) et lavage en bacs successifs.
Pour les négatifs difficiles, j'utilise souvent le filtrage fractionné ("split grade") qui est assez fiable avec la tête du Durst 1205 qui est très stable.
Margeur 4 lames, c'est bien pratique !
Enfin, je me limite à deux formats, 24 x 30 pour un tirage 20 x 20 en 120/6x6 et 30 x 40 pour le reste, du 24 x 36 au 4 x 5
en passant par le 24 x 65 avec lequel je coupe la feuille de 30 x 40 en deux pour limiter le gaspillage avec 2 tirages sur une feuille en 15 x 40 fois 2.
FinitionSéchage sur clayettes puis compression à froid sous quelques dictionnaires encyclopédiques.
J'avais une presse à chaud rachetée à un pro qui fermait son labo, capricieuse au point de cramer ses résistances en fin de parcours.
Je m'en suis passé, mais je viens d'en racheter une sur Le Bon Coin, de bien meilleure qualité et les premières utilisations sont rassurantes.
Penser à mettre le papier à refroidir (pas trop chaud tout de même) émulsion vers le bas sur une surface froide.
Repique éventuelle (Pébéo et poil de martre).
Ne pas l'oublier que l'épreuve ne se juge qu'après toutes ces étapes, avec une bonne lumière, et qu'un peu de rigueur est nécessaire pour éviter trop de déboires.
Carnet de laboJ'ai gardé l'habitude de tout noter et c'est précieux pour comprendre les erreurs et refaire des tirages.
Donc, pour résumer : sauf envie particulière, - éviter de varier les films,
- standardiser les développements,
- prendre le temps de choisir le bon agrandisseur, ce qui n'est pas facile en l'état du marché,
- rester fidèle à un papier,
- limiter les séances de tirages à quelques négatifs bien choisis,
- prendre des notes ! (la mémoire est parfois capricieuse).
La conclusion de tout cela est que, même si j'ai une petite production, une cinquantaine de tirage par an, je suis très heureux de garder une pratique argentique !!!
La solution scan + impression (piézo ou autre) est une bonne solution, notamment par le vaste choix des papiers, mais je continue de trouver qu'un tirage baryté prend la lumière autrement.
Dieu merci, je me suis lancé dans le développement "maison" avant d'avoir lu cette excellente synthèse de Robert. Je n'aurais sans doute pas franchi le pas ...